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1 février 2007

De l'art de jouer avec les chiffres

La pensée est, et a toujours été, quelque chose de complexe à appréhender. De la même manière que le fleuve (dans lequel on ne se baigne jamais deux fois, disait le philosophe), la pensée est mouvante, parfois hésitante, parfois balbutiante, mais, de toutes façons, jamais figée.

Adopter une attitude humaniste, c'est d'abord enregistrer ce simple fait. L'incertitude est le moteur central de toute pensée saine.

Inversement, la certitude absolue, à haute dose et à court terme, mène tout droit à la dictature et à l'extrémisme. Savoir douter, remettre en question, sont des conditions sine qua non. Partant de ce principe de mouvance total, on se doit d'accepter la possibilité d'évolution, en positif, ou en négatif, de chaque individu.

Bien entendu, cette attitude de totale incertitude peut rapidement nous effrayer. Parce qu'elle ne nous permet que difficilement de classer les gens. Cette idée est donc la hantise totale des médias en général : il est important de tout ranger, de tout comprendre. Rien ne doit leur échapper. Pour ça, ils ont inventé le sondage.

Les instituts de sondages marchent à plein régime. Véritables astrologues de l'opinion, ils prédisent, et tentent de tout encadrer. Pour cela tout marche. N'importe quelle question. Pourvu qu'on sonde, qu'on sonde et qu'on sonde encore. Le dernier en date ? En cas de victoire de l'extrême-droite en France au deuxième tour, seulement 43% des 15-24 ans descendrait dans la rue... et alors ? Alors, rien. C'est juste pour éprouver le délicieux frisson de l'angoisse. Faisons-nous peur... et puis tiens Ségozy a dit un truc au Québec... Pan ! Elle perd des points ! Et Sarkolène a utilisé les Renseignements généraux ? ah, bien !  Des points en moins aussi... Mais moins que  pour l'autre candidat. Et les centristes auraient (oh, le beau conditionnel) entre 7 et 12 % des intentions de voix...

Pain béni pour les candidats et les médias, on aligne les sondages sans logique, on nous livre en pâture des questions sans aucun recul, qu'on ne s'était d'ailleurs pas posées. Sous couvert d'information, on nous vend du vent, du bruit et quelques angoisses inédites (oh, mon Dieu, l'extrême droite a pris des points... oh, mon Dieu 71 % des français ne veulent pas d'une candidature de José Bové...).

Alors, pour se détendre, amusons-nous à fausser les sondages. Débrouillons-nous pour répondre à côté. Pas forcément le contraire... Juste à côté... Ne laissons pas d'obscurs charlatans manipulateurs nous dicter nos conduites...

Et après, allez ! Tournée générale de coups de pelle !

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