A christmas carol, de Robert Zemeckis
Il était une fois, dans un joli monde tout plein de neige, un homme très, très méchant, nommé Scrooge. Cupide, avare, et très très méchant (mais je l'ai peut-être déjà dit, non ?), voici que trois esprits de Noël qui n'ont pas grand chose à foutre d'autre se pointent et vont le convaincre qu'il est très très méchant, que c'est très très vilain et qu'il faut devenir très très gentil, voire à la limite de la sénilité, à la Liliane Bétencourt.
Robert Zemeckis moisissait déjà depuis un bon moment... Enfin, à part les Retour vers le futur, on ne pouvait déjà pas retenir grand chose de sa filmo. (pitié, épargnez-moi, ne me citez pas Forest Gump ou Seul au monde...) Mais, là, on atteint tous les sommets de l'horreur...
Question scénar', d'abord, il faut tout de même reconnaître une grande pauvreté, avec une psychologie des personnages à la limite de l'endive au jambon...
Question image, c'est atroce, avec une laideur caractérisée de l'ensemble qui fait peur : tous les personnages ont l'air de monstres sortis de Freaks... Quant aux décors qui se veulent hyper réalistes, on s'en fout un peu... Oui, les tables ont l'air de vraie tables... Génial !
Question musique, c'est pire, puisqu'on se tape de l'Alan Silvestri dopé aux chants de Noël tout du long.
Mais si ça n'était que ça...
Le plus époustouflant dans l'histoire, c'est la rédemption de Scrooge qui, en une nuit, se rend compte qu'il est très très méchant et qui, pour devenir gentil, doit juste distribuer son fric et acheter l'amour de tous, ce qui marche très bien en quelques scènes. Ajoutez à cela une chrétienté pénible omniprésente, avec croix, image de purgatoire, Dieu hilare comme un Père Noël, et des "Dieu bénisse..." et vous obtiendrez un vague aperçu de l'ensemble.
Faut-il s'étonner que Disney se soit allié à cette entreprise ?
En tout cas, on ressort de ce film lessivé, avec sa morale capitaliste puante où on nous enfonce bien dans le crâne que l'esprit de Noël va très bien avec l'argent et qu'il suffit de donner quelques sesterces aux pauvres pour qu'ils ferment leur gueule et qu'ils vous aiment (vous, le bienfaiteur...).
Si mes souvenirs sont bons, Disney avait déjà enfoncé le clou une première fois, en faisant jouer le rôle de Scrooge par l'oncle Picsou, symbole absolu du libéralisme... Quand on a une bonne idée, il ne faut pas se gêner pour la resservir régulièrement. C'est aussi le principe de la propagande, d'ailleurs.