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8 novembre 2010

Notre ami le Prince (De l'art de s'épouvanter)

Jeudi dernier, notre ami Nini Premier a cru bon d'inviter un ami dictateur en la personne de Hu Jintao, président tout puissant de la Chine Populaire. Bien sûr, on comprend bien qu'il s'agit avant tout de signer de prodigieux et prestigieux contrats qui, sans enrichir la France, grossira un brin plus les poches des amis patrons de Nini. Parce que bon, moi, j'aimerais bien qu'on m'explique en quoi le fait que des boites comme Areva ou Airbus vendent leur saloperies sur notre planète puissent me faire du bien... Mais, bon, passons...

Lorsqu'on invite un dictateur qui a tout plein d'argent à dépenser, il est essentiel de ne pas le froisser. Aussi, il est évident qu'on ne va pas lui parler de choses qui fâchent. Faut pas délirer ! Et notre Grand Ami Jean-Marc Sylvestre nous le rappelait, il y a quelques années, lors d'une visite de Chirac en Chine : les Droits de l'homme c'est sympa, mais il faut être réaliste, et le fric, c'est autrement plus important que des prisonniers pauvres qui croupissent dans des geôles parce qu'ils ont un peu trop ouverts leur gueule (quelle idée aussi de critiquer son gouvernement adoré !).

Bon, bien sûr, si on avait parlé à Hu Jintao des Droits de l'Homme en Chine, il aurait joué le jeu et se serait en apparence fâché. Parce qu'en fait, un dictateur se fiche royalement de ces choses futiles, bourgeoises et occidentales. Pourquoi se fâcherait-il d'un état de fait qu'il a lui-même crée et dont il mesure parfaitement l'ampleur ? Allons-nous nous fâcher si on nous fait remarquer qu'il fait froid chez nous parce qu'on n'a pas allumé le chauffage ? Allons-nous hurler si quelqu'un nous dit que notre voiture est un objet polluant ?

Connaissant parfaitement sa position, le dictateur en a profité pour se la jouer star capricieuse : il a voulu aller visiter Nice... Alors, allons-y joyeusement. Nini ne s'est pas dégonflé, a affrété un avion, a effectué l'aller-retour dans la journée et a laissé le dictateur pour une nuit au Negresco, tout ça aux frais du contribuable, et en se torchant du bilan carbone de l'opération... Bon, pourquoi pas ? C'est ça d'être un prince...

Nice a donc, une fois de plus, été en état de siège, avec 1500 policiers qui ont quadrillé la ville, des zones interdites, des contrôles à outrance, des manifestations déplacées ou réduites... Ici, bien sûr, l'état s'est bien gardé de nous révéler le montant de la facture et de calculer l'argent perdu par les commerçants du Vieux Nice par exemple, où il était impossible d'accéder, à moins d'en être résident (alors qu'il suffit d'une journée de grève, pour que nos princes et sbires s'émeuvent, à grand coup de mouchoirs blancs en tissu, des TERRIBLES conséquences économiques pour les petites gens, affreusement pris en otages par des manifestants bolchéviques à grand couteau entre les dents...).

Et voilà que nos amis des médias, en s'interviewant les uns les autres, se scandalisent du fait qu'ils n'ont pas pu faire leur travail, que des policiers les ont empêchés de filmer, qu'il n'y a eu aucune conférence de presse... Mais où vivaient ces gens jusqu'à présent ? Ils semblent découvrir que, lorsqu'un tyran quelconque foule le sol d'une démocratie, il prend ses aises, avec la complicité implicite du pouvoir en place, et a un malin plaisir à museler tous les moyens de communication...

Mais, ami des médias, puisque les manières de notre prince Nini 1er semblent vous choquer plus qu'à l'habitude, soyez vindicatifs ! Vengez-vous sur Nini ! Comment ? Mais de manière très simple : boycottez les conférences de presse du gouvernement, n'assistez plus aux grands raouts de Nini, ne lui posez plus de question, n'invitez plus personne de la Majorité... Faites ça pendant, disons, trois semaines ou un mois, et faites bien savoir que c'est en signe de protestation... Vous verrez leur réaction : ils ne vivent que par vous, ils se gargarisent de leur photos en Une... Privez-les de ce bonheur, punissez-les !

Et, non seulement, vous éveillerez des consciences, qui comprendront qu'on ne peut pas faire confiance à des Princes qui fricotent avec les régimes totalitaires, mais en plus, je vous garantis que les Princes y réfléchiront à deux fois lorsqu'ils voudront vous museler ou filtrer vos informations... 

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Commentaires
N
Si seulement... Mais tous nos journaleux ne sont pas assez couillus pour ça!<br /> Et concernant la facture (que l'on paye!), c'est déjà plus de 100.000€ pour le repas du soir... C'est à peu près l'équivalent du salaire à l'année de 5 à 10 profs... Mais c'est bien connu accueillir un dictateur et le nourrir c'est bien plus important qu'éduquer la France de demain...<br /> <br /> Je retourne dans ma grotte, j'ai la gerbe.
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