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25 janvier 2007

De l'art de croire en une utopie

"Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent", disait Clint Eastwood alias Blondin, dans Le Bon, la Brute et le Truand de Sergio Leone. De la même manière, chez les princes qui nous gouvernent, ou aspirent à le faire, il coexiste deux catégories : ceux qui servent la nation et ceux qui aiment le pouvoir.

On a beau posséder un sang-froid extraordinaire, on a beau avoir une vraie envie de changer les choses, on est, à un moment donné ou à un autre, tenté et rongé par le pouvoir. Cela se fait consciemment ou inconsciemment, mais cela arrive. Parce que le pouvoir est quelque chose de grisant, d'excitant, et qu'on obtient de multiples petits avantages, qui, mis bout à bout, finissent par devenir indispensables pour le prince gouvernant. De la même manière qu'on sera tenté de faire ses photocopies ou ses coups de fil personnels au bureau, la femme ou l'homme de pouvoir, va user pour son usage propre, des biens de la nation : voiture de fonction, chauffeur, appartement payé par le contribuable, restaurant gratuit, voyages en avion... Un jour ou l'autre, le confort personnel l'emporte sur le bien collectif.

Inventons une utopie, juste comme ça. Imaginons un pays où il soit impossible de faire une carrière politique. Imaginons une contrée où on puisse faire, au maximum, un mandat de cinq ans à un poste clef de la nation. Dans ce pays, il serait également impossible de servir la nation en temps que prince, si l'aspirant prince n'a pas effectué un autre travail avant. En clair, cela voudrait dire que l'aspirant prince aurait systématiquement un autre métier. Bien sûr, lors de son élection, le nouveau prince aurait une décharge, et pourrait arrêter partiellement ou totalement son métier, sans aucun dommage. Et puis, au bout de cinq ans, il devrait laisser la place à quelqu'un d'autre.

Je trouve extrêmement inquiétant, pour nos démocraties, de voir des princes, et des aspirants princes, spécialistes de la politique, et en place depuis des décennies. Je ne suis pas pour un jeunisme en affirmant que les vieux sont tout secs. Simplement je me pose la question de savoir s'il est bon que quelqu'un cumule des mandats pendant des années, sans avoir jamais fait réellement autre chose. Ne prend-t-on pas le risque de se retrouver avec des princes bien loin des réalités quotidiennes et avides, avant tout, de leur propre ascension ?

Il n'est jamais aisé de passer la main. On le constate facilement dans le milieu politique et associatif. Néanmoins, c'est un signe de bonne santé que de se renouveler et de se remettre en question.

Et lorsque je vois se pointer, dans mon horizon, les élections prochaines, j'ai l'impression de voir un mauvais remake, des élections précédentes. Et ça me rend triste.

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Commentaires
A
Lorsque l'on cotoie des politiques professionnels, la préoccupation de leur ré-élection est CONSTANTE !<br /> C'est leur moteur central.<br /> Détenir un pouvoir intéresse plus que le bien de la Nation.<br /> C'est pourquoi toute mesure drastique pour le long terme est RIGOUREUSEMENT impossible...
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