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21 janvier 2007

De l'art de lyncher les individus

Voici quelques jours, le responsable de la campagne de Ségolène Royal, notre Grande et Myrifique candidate de gauche (arrêtez de sourire dans le fond, s'il-vous-plaît), a déclaré, dans une émission de divertissement, que le principal défaut de la candidate socialiste était son compagnon, le premier secrétaire de PS, François Hollande. Cette plaisanterie idiote lui a valu, de la part de la candidate, un mois de suspension pour son poste... Et les médias de nous reléguer l'information.

Bon, pourquoi pas... N'empêche que je ne peux pas m'empêcher d'éprouver un léger malaise. Peut-être parce que j'ai horreur du lynchage médiatique. Peut-être parce que j'en veux tout de même pas mal à la télévision, avide et créatrice de ce genre d'événements.

Parce qu'à moins d'avoir vraiment un sang-froid extraordinaire, il me paraît difficile de ne pas plonger, à un moment ou à un autre dans le grand jeu des caméras et des projecteurs, et de s'y brûler les ailes profondément.

Notre petit écran prend et ingurgite des individus sans aucune préparation préalable. Tout à coup, on jette les gens dans l'arêne, et tant pis pour les conséquences, tant pis s'ils en souffrent : la machine est avide et elle veut livrer au public toujours plus et toujours mieux.

La télé-réalité, pour ça, a été l'apogée de ce système. De parfaits inconnus, qui ont envie, comme tout un chacun, de reconnaissance, sont balancés sous les feux de la rampe, puis sont éliminés, abandonnés, sacrifiés sur l'autel de l'Audimat. Et qu'on ne vienne pas me dire qu'ils étaient volontaires, qu'ils avaient vraiment choisi... Choisit-on de faire la une des journaux à scandales ? Choisit-on l'humiliation de faire des épreuves absurdes ou stupides ou dégradantes ? Choisit-on de livrer son inculture devant des millions de spectateurs qui vont se moquer de nous ? Choisit-on de laisser des chaînes de télé gérer notre image, qui ne nous appartient plus ? Choisit-on d'être vénéré, à l'égal d'un dieu, avant d'être abandonné sans aucune autre raison que le jeu ?

Non. Chacun de ces candidats croit qu'il va échapper à ça, qu'il sera plus fort que le système, un peu comme le fumeur qui reste persuadé, toute sa vie, qu'il va échapper au cancer, que seuls les autres tomberont, mais que lui non.

Je déteste la télé qui nous livre en pâture des individus. Ces derniers, quelles que soient leurs idées, quel que soient leur parcours, restent tout de même des individus respectables et à respecter, que ça nous plaisent ou non. Et je me déteste de parfois cautionner ce système en me prêtant au jeu des médias.

L'égalité, c'est aussi considérer que l'autre soit comme moi. Et je ne crois pas que j'apprécierai qu'on me lynche à grande échelle, à chaque fois que je fais un dérapage verbal. C'est à ce prix, me semble-t-il, qu'on crée les bases d'une vraie démocratie.

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Commentaires
E
David ! N'utilise pas mon magnifique nom pour commenter ! Assume ta méchanceté intrinsèque !
E
Arnaud l'a bien cherché ! <br /> Voilà un petit bourgeois (descendant d'une grande famille noble algérienne) qui se dit de gauche (il est marié à une ancienne collaboratrice de Doutes Blazy et de Balladur quand même !) plus par allibi que par idéologie. Un gars qui s'écoute parler, qui passent des heures à rédiger ses discours et les peauffiner (son intervention au congrès de synthèse du PS de novembre 2005 était risible, peu de gens dans la salle semblaient s'être aperçus qu'un bonhomme était en train de s'exprimer sur scène, parlottes et brouhaha dans la salle...), qui souhaite plus que tout être aimé plus que de servir ses concitoyens. <br /> Viré du Nouveau Parti Socialiste qu'il a contribué à fonder (avec Peillon et Dray), il devient fabiusien (car il était pour le Non à la constitution européenne entre autres ; aujourd'hui il milite rétroactivement pour le oui !). <br /> Piètre orateur (comment a-t-il pu devenir porte-parole ?!), ridicule sur une scène comme à la télévision (j'ai horreur de ses yeux qui roulent et de sa bouche en cul de poule), il s'abaisse aujourd'hui à lécher les pieds de Ségolène à qui il affirme sa fidélité indéfectible (il s'auto-lynche donc).<br /> Bon, en fait, la vérité c'est que sa tête ne me revient pas. Donc, bien fait pour lui !
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