L'écorché, de Sheldon Wilson

Nous sommes dans une petite ville du milieu des États-Unis. Enfin, de la petite ville, on ne voit que le poste de police, perdu au milieu de la forêt. Et justement, ce jour-là, le poste de police est en train de fermer (on déménage, ailleurs, pour la grande ville). Mais voilà qu'apparaît un adolescent, nu, couvert de sang. Entre ses mains, un couteau de chasse. Probablement celui qui a servi à tuer une jeune fille du coin un an auparavant...

ça commence comme ça, pour, ensuite, ne plus s'arrêter. L'angoisse monte toujours d'un cran, tandis que notre intérêt pour cette histoire s'accroît et que les questions se multiplient : Qui est cet adolescent ? Est-ce le mystérieux tueur que le shériff avait aperçu et qu'il n'avait pas réussi à arrêter ? Et pourquoi cet adolescent est-il en sang ?...

On en revient au bon film d'angoisse des années 70. Ici, dans cette histoire, pas une once d'humour. La terreur est réelle, palpable. Les effets spéciaux sont principalement à l'ancienne (maquillage, astuces de montage). L'ensemble est vraiment bien réussi. La galerie de personnage est plutôt intéressante, entre ce shériff hanté par la mort de la jeune fille qu'il semblait aimer, cet adjoint à la gâchette facile, et cette adjointe très mal à l'aise face à cet adolescent (comme on la comprend !).

Encore une fois, ça fait du bien de visionner des films de genre qui s'assument. Véritable film d'angoisse, qui n'est pas sans évoquer certaines atmosphères à la Twin Peaks (de David Lynch et de Mark Frost) notamment dans les scènes de forêt...

Petit bémol sur les éclairages de nuit. Il faudra, un jour, préciser aux réalisateurs que, la nuit, dans les forêts, il fait bel et bien noir, et qu'il n'y a pas de grosses lumières derrière les arbres, tellement puissantes, qu'elles rendent les feuilles vert fluo (non, non, messieurs... même en cas de pleine lune...). Mais je pinaille...

Cerise sur le gâteau, ou plutôt sur la galette, puisque le DVD contient un making-off digne de ce nom. Exit le gros machin promotionnel où on nous remontre la bande-annonce du film, entrecoupée d'interviews crétines des comédiens, qui nous parlent de leur personnage, de l'INCROYABLE génie du réalisateur et de la FORMIDABLE atmosphère sur le plateau de tournage... Ici, le making-off nous apprend pas mal de choses : les galères des uns et des autres par rapport à la petitesse du budget de seulement 72000 dollars ; la composition de la musique ; les maquillages ; les trucages... Chouette bonus donc (même s'il nous laisse un peu sur notre faim), qui nous donne quelques pistes supplémentaires sur le sens du film, et qui, vu les conditions de tournage, nous le fait respecter un peu plus encore...