Les Renés
En 1999, le peintre Hervé Di Rosa sortait la série animée "Les Renés". L'action se déroule à Bonheur-les-Bains. Dans ce coin du globe, on trouve un bonheur absolu. C'est une utopie que Thomas More n'aurait certainement pas dénigré.
Ici, pas d'argent, pas d'obligation de travailler, et une liberté absolue. Malheureusement, des Internationaux Vilains ne supportent pas cette idée, et font tout pour pervertir cette société idilique.
Les Renés, c'est aussi une famille, à la Simpson, consituée d'un père inventeur, d'une mère au foyer, de deux enfants (un garçon et une fille) et d'un bébé, au sexe indéfinissable.
Outre le graphisme délirant (les personnages sont tous drôles et absurdes), on note un véritable amour du verbe et de la langue française, avec cascade de calembours et vers à tout va.
Mais comme si ça ne suffisait pas, "Les Renés" est aussi un formidable pamphlet anti-libéraliste. Dans l'épisode "La machine à coin-coin", les Internationaux Vilains tentent d'introduire des jackpots dans la ville. Ainsi, l'argent va arriver, et avec lui, les banques, les crédits, les hypothèques et les mises en demeure. L'épisode "Béton-les-Bains" parlent du bétonnage à tout va sur les littoraux. Dans "Laisse dance", on décortique le système de la télé-réalité, et de la chanson formatée et prête à écouter...
Visible à divers degrés, cette série de 24 épisodes se déguste à tout âge. Et depuis "Watoo-Watoo", la série écolo des années 70, on n'avait pas vu une série animée avec un message politique aussi fort. Et ça change des dessins animés à la "Totally Spies" où les filles sont des gourdasses qui pensent surtout aux fringues et aux mecs (et accessoirement à sauver le monde...). Dois-je préciser que cette série est à voir d'urgence ?