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8 octobre 2006

De l'art d'être bien au chaud

Il y a encore quelques décénies, il restait envisageable de monter un beau braquage. Et on connaît quelques bandits légendaires, comme Spaggiari à Nice par exemple, à qui on doit le record du plus gros casse en France (500 millions de Francs, à l'époque, tout de même...).

Ne pouvant tolérer une telle situation (et on les comprend), les princes qui nous gouvernent organisèrent une société de plus en plus sécurisée. Aujourd'hui, les employés de banque sont protégés par de multiples sas avec vitres pare-balles, détecteurs de métaux et j'en passe, et n'ont plus du tout accès à l'argent. On a fait de même pour les hypermarchés et tous les grands magasins en général. Impossible d'avoir accès aux coffres sans posséder des clés que les caissiers n'ont même pas de toute façon. Dans le même temps, on a fait fleurir des agences de vigiles qui patrouillent autour des résidences, et des vendeurs d'alarmes toujours plus sophistiquées qui vérouillent en un clin d'oeil les villas des gens les plus aisés.

Cette ultra sécurisation, doublée d'une vaste opération de séduction (reléguée par nos amis publicitaires, et nos amis journalistes), a eu un effet pervers : elle a reforcé et conforté une violence encore plus violente qui atteint, de plus en plus, ceux qui n'ont pas les moyens.

Aujourd'hui, attaquer un fourgon blindé demande de manipuler des armes lourdes, qui laissent bien peu de chances aux convoyeurs de fond... Mais, comme tout le monde ne dispose pas d'un missile ou d'un mortier chez soi, la délinquance s'en prend surtout à ceux qui n'ont pas les moyens de se protéger. L'an dernier, par exemple, on peut se demander pourquoi la flambée de violence des banlieues parisiennes n'a pas atteint les quartiers aisés de la capitale. A Marseille, alors que la délinquance a baissé, on a noté, cette année, une augmentation de 50% des attaques à main armée chez les particuliers et dans les petits commerces...

Cette ultra-sécurisation de notre société créé donc une société à deux vitesse : la société de ceux qui ont les moyens de se défendre et de se protéger, et la société des fragilisés, des laissés pour compte, qui n'en finit plus d'en prendre plein la figure... et qui finit par voter pour ceux qui leur promettent l'ordre et la sécurité...

Et quand je réfléchis à tout ça, je suis bien pessimiste face aux échéances électorales qui nous attendent en 2007...

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Commentaires
A
De grâce, devenez président. <br /> <br /> Ah non c'est vrai, ca colle pas avec révolutionnaire.
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