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22 septembre 2007

De l'art de réformer intelligemment

Mon cher Prince de notre pays, Roi du Monde, guerrier de l'espace intersidéral, et garant de l'intelligence durant les trois prochains millénaires minimum, Mon Nini, Mon Colas, Mon Kyky, Président de tous les Français, y compris de Georgette Puy, habitante de Saint Sanson la Poterie, en Normandie.

Tu connais mon aversion profonde pour les profs, ramassis de gauchistes qu'il faudrait, dare-dare, mettre au goulag. Je pourrais presque reprendre à mon compte cette citation d'Alphonse Allais "Les gens sont tous des sales types qui me dégoûtent", en remplaçant "gens" par "profs". Je sais que nous sommes d'accords sur ce point. Mais, comme moi, tu sais aussi que ces lecteurs du magazine Télérama, et amateurs du chanteur Vincent Delerm, ont encore quelques syndicats relativement vivaces, qui les protègent plus ou moins, et qui, à la moindre occasion, n'hésitent pas à déclencher des manifestations, et, c'est tout de même irritant (même que je leur passerais bien dessus avec mon gros 4X4, équipé d'un somptueux pare-buffle, et d'une rampe de phares très puissants au dessus de la cabine, très utile en ville pour me garer lorsqu'il fait nuit).

Il faut donc se la jouer finaud avec eux. C'est pourquoi j'ai pensé, pour toi, Ô ma divine Croûte, Ô mon bon Chef de l'Etat, Ô ma Lumière Divine, à une réforme de toute beauté. La voici.

Un collégien, en moyenne, a une trentaine d'heures de cours par semaine, à raison de huit heures les lundis, mardis, jeudis et vendredis, et de quatre heures, le mercredi matin (tu me suis, Ô ma Merveille des Merveilles ? Sinon, tu prends des notes). Au collège, toujours, l'emploi du temps à la semaine, se répartit, en gros, ainsi : 5 heures de français, 4 heures de mathématiques, 3 heures d'histoire-géographie, de sport, de langue, 2 heures de physique-chimie, de biologie, de technologie, 1 heure d'art plastique et de musique. A cela, on ajoute quelques options, et on arrive donc à notre trentaine d'heures. Bien. Ces heures sont réparties sur 36 semaines, ce qui fait donc que les collégiens sont, en tout, 1080 heures par an à l'école. Bien, bien...

1080 heures, cela fait 45 jours... Et si on envisageait des cycles scolaires de 45 jours non stop ? Imagine la puissance de cette idée. Tous les ans, pendant un mois et demi, on enfermerait les écoliers et les profs dans leur établissement. Il y aurait cours jour et nuit, avec bien entendu, des réserves de nourriture adéquates. Voici les différents avantages de cette réforme :

1- Les jeunes, enfermés pendant un mois et demi, ne traîneraient plus dans les rues. On repérerait tout de suite ceux qui sèchent. On aurait une forte baisse de la délinquance.

2- Le lobby de l'industrie pharmaceutique te bénirait, puisque les ventes de vitamine C, d'amphétamines et autres dopants exploseraient. Le commerce du café connaîtrait le même sort.

3- Les années scolaires étant plus courtes, deux solutions s'offriraient alors : soit on fait travailler, le reste du temps (c'est-à-dire les 320 jours restants de l'année), les élèves dans des entreprises, avec un statut précaire, genre stagiaire non rémunéré et pressé comme un gros fruit juteux, en jouant sur le fait qu'il est essentiel que les écoliers soient plus en contact avec le monde du travail (note l'aspect pédagogique de la réflexion !) ; soit on enchaîne les cycles scolaires : après les fameux 45 jours de travail non stop, on laisse quelques jours de repos, et on recommence. Ainsi, en serrant bien, les sept ans de secondaire (collège - lycée) se feraient en moins d'un an ! Un incroyable gain de temps ! Un  enfant qui entrerait à l'âge de onze ans au collège, serait bachelier à douze ans ! 90 jours plus tard, le voilà avec un vague BTS Action Vente et Joie d'écraser son prochain ! Formidable vivier pour le monde du travail : des employés bien jeunes, bien dociles et manipulables à loisir ! Du pain béni pour le libéralisme !

4- Du côté des enseignants, le système ne serait pas sans avantage. Car on pourrait les remettre au travail ! Si les années ne faisaient que 45 jours, on ne les paierait que pour ça (économies dans le budjet, c'est bon ça, Coco, non ?). Pour le reste, ils se démerderaient (bien fait !). Et si on choisit l'option des années non stop, le système sera tellement usant pour eux, qu'ils ne tiendront jamais jusqu'à l'âge de la retraite, lutteront rarement (ils préféreront aller dormir, les fainéants !) et démissionneront souvent. On aura éradiqué tout esprit de révolte !

Voilà, Ma Divine Fistule. J'espère, Mon Sarkounounet, que mon idée te plaira. Je reste et resterais à jamais ton plus fidèle disciple. Je rampe à tes pieds et me roule dans des braises pour te témoigner ma dévotion.

Ton fidèle,

Estebàn

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Commentaires
L
Et d'abord, j'suis anarchiste et pas anarchistre. <br /> Et puis j'm'appelle Leslie en plus.<br /> Fichtre.
A
J'étais déjà très enervée la première fois que j'ai répondu à cet article, je le suis encore plus après que mon commentaire se soit effacé parce que j'ai oublié d'indiquer mon adresse mail. J'la refais. <br /> <br /> J'adore votre blog, j'aime vos articles, votre manière d'argumenter, votre cynisme parfois, votre ironie si souvent... Mais la mauvaise foi, un moment, ca suffit. <br /> On est au 21e siècle à la fin, alors Sarko ou pas Sarko, faut pas abuser, on n'en arrivera pas là! Quel est l'intérêt d'exagérer à ce point ses propos, vous croyez vraiment qu'avec tout le chemin que doivent parcourir les nouvelles réformes, il pourra faire un tel bordel négatif ?<br /> J'suis toujours aussi jeune, par-là j'suis toujours aussi naïve et donc toujours aussi anarchistre, alors pour le moment, toujours très loin d'être à droite. <br /> Mais quand même, moi j'admire le courage de prendre les rênes de la France. Et qu'on me dise qu'il est pas le seul à avoir eu ce courage, que tous les autres candidats l'avaient, à mon avis si c'est lui qui a été élu, c'est bien parce qu'en plus du courage, il était le seul à pouvoir assumer. <br /> <br /> En même temps à 16 piges, mon avis, on le balance par-dessus l'épaule gauche d'un zèbre qui aurait perdu sa brosse à dent. <br /> ("Mais qui a tué Pamela Rose" ? Ah non, jamais vu ce film, promis.)
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