De l'art de tout simplifier

Sark Vador a pris le pouvoir. C'est le temps de la constitution de son gouvernement. Et là, coup de tonnerre, le président propose le poste de ministre des affaires étrangères à Bernard Kouchner, un socialiste convaincu. Et ce dernier accepte. Bon, pourquoi pas.

A partir de là, Kouchner est considéré comme un traître, un monstre, un jaune, un type sans conviction prêt à tout pour le pouvoir. Et ce sont les socialistes qui le disent.

Mais n'est-ce pas un zeste manichéen tout cela ? Qu'est-ce qui fait donc si peur au Parti Socialiste pour qu'il réagisse autant ? Cela brouillerait les cartes ? Mais qui est assez naïf pour être troublé ? Sommes-nous si idiot pour que le PS craigne qu'on confonde la droite et la gauche ?

Plusieurs choses me gênent. La première, c'est lorsqu'un groupe commence à lyncher un individu. J'imagine la pression sur Kouchner, j'imagine ce qui a été dit devant lui, et aussi derrière lui (en étant persuadé que ça lui reviendrait aux oreilles). Trop facile. Laissons-le faire cette expérience. Le PS n'a rien à perdre.

La seconde, c'est cette vision pénible des socialistes qui présente la droite comme le grand méchant loup, comme le diable avec qui il ne faut pas pactiser, sous peine de mourir... La droite n'est pas une maladie, c'est une manière de voir la société, d'envisager le bonheur des individus. Je suis opposé à cette idéologie, pour autant, essayons de rester dans l'argumentatif.

Pour combattre un système, on peut rester à l'extérieur. On peut aussi décider de s'inclure dans le système, pour le voir de l'intérieur. Bien sûr, en étant dans le système, il va falloir faire des concessions. Mais, ça peut être intéressant d'être là, ne serait-ce que pour être vigilant.

A la grande époque, lorsqu'on faisait encore le Sévice militaire, en France, il y a toujours eu des antimilitaristes qui pensaient qu'il était primordial de faire l'armée pour infiltrer le machin, et y diffuser des idées. Même si leur portée était limitée, même s'il y avait une dose de naïveté dans tout cela, les idées progressistes n'en étaient pas moins là, et avaient le mérite de contre balancer la Grande Muette.

Alors, prenons le temps d'observer avant de condamner en bloc. Oui, notre gouvernement est un gouvernement pro-libéraliste, et oui, il faut résister. Mais qu'aurait-on préféré ? Un type de droite extrême comme ministre des affaires étrangères ? Un type de gauche au milieu de ce panier de crabes permettra justement, peut-être, que le gouvernement ne se sente pas complètement tout puissant...

Et si Kouchner n'est finalement qu'une marionnette de Sarkozy, je pense que le bonhomme sera assez grand pour s'en rendre compte...

Comments

[esteban]

Comment peux-tu croire des choses pareilles vil gauchiste rampant ? M'en vais te dénoncer de ce pas, tiens ! Bon, c'est quoi le numéro de la police de la pensée, déjà ?

[Alainx]

Tout cela n'est-il pas purement manoeuvrier jusqu'aux législatives ?
Histoire de nous endormir ! vouis voyez le TSar n'est pas si terrible !!