La science des rêves, de Michel Gondry
Ouf, ça y est, j'ai réussi à mettre les pieds cet été dans une salle obscure. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui m'en manquait. Mais, bon, une flemme peut-être... Allez savoir. Voilà donc le nouveau film de Michel Gondry. Moi, ce réalisateur, je l'avais découvert avec "Eternal sunshine of a spotless mind", et j'avais pas mal accroché. Il faut dire que Jim Carrey était impeccable en homme brisé, et l'histoire était vraiment belle.
Ici donc, l'histoire nous fait rencontrer Stéphane (beau prénom tiens...), un jeune homme plutôt rêveur et créatif, qui revient à Paris à la suite du décès de son père. Il se retrouve à travailler dans une boite qui fabrique des calendriers. En parallèle, il va tomber amoureux de Stéphanie (délicieuse Charlotte Gainsbourg). Une histoire classique, expliquée comme ça... Sauf que Stéphane passe son temps à décrocher de la réalité et vit une partie de sa vie dans ses rêves. On entre donc régulièrement dans son esprit, et nous voilà plongé dans ses fantasmes mégalomaniaques, au travers de Stéphane TV.
Rêve et fantastique ponctuent donc la réalité de Stéphane. Le film de Gondry est donc un très beau clin d'oeil à tous les gens qui rêvent leur vie. Mais, ce film est aussi un hommage superbe à l'animation d'antan, celle des années 60, celle de Colargol, celle du cinéma russe, où l'eau est faite de célophane, et où les animaux sont des marionnettes en peluche qu'on anime image par image. On pense aussi à Méliès, à Murnau... Ici, on est très loin de l'animation 3D et de l'ultra réalisme. On fait une plongée dans notre enfance, là où les maisons se construisaient à grand coup de boite à chaussures.
Ce film, moins triste que le précédent, contient mille moments de pure poésie, mais aussi des instants de franche comédie. Les échanges avec les collègues de bureau (dont Alain Chabat, excellent) sont savoureux. Le moment où un policier joue sur un piano désaccordé et constate que le do majeur est mort est un must.
Un chouette film, avec une histoire bien belle, pas idiote du tout, et une caméra bien menée... ça devient plutôt rare de nos jours.