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18 juillet 2006

Un petit texte, en passant

La situation au Proche-Orient m'attriste profondément. Combien de sang devra être versé au nom de principes, de lois et de territoires. Impossible de vraiment prendre partie pour un camp. Les Israëliens ? Les Palestiniens ? Qui a la palme de l'horreur ? Non, je ne prendrai pas partie, parce que ce serait trop simple. Nous ne sommes pas dans une logique de Bien et de Mal. Et ce serait oublier que, dans chaque camp, on a des militants pour la paix, on a des résistants aux gouvernements extrémistes. Parce que, non, 100% des Israëliens ne sont pas pour la suppression des Palestiniens. Parce que, non, 100% des Palestiniens ne sont pas des terroristes en puissance.

En rangeant des papiers, je suis tombé sur ce texte, cruellement d'actualité, de F. Jacob, extrait de Le jeu des possibles (1981). Je me sens un peu moins seul de penser ce que je pense...

La proportion d'imbéciles et de malfaisants est une constante qu'on retrouve dans tous les échantillons d'une population, chez les scientifiques comme chez les agents d'assurance, chez les écrivains comme chez les paysans, chez les prêtres comme chez les hommes politiques. Et malgré le docteur Frankenstein et le docteur Folamour, les catastrophes de l'histoire sont moins le fait des scientifiques que des prêtres et des hommes politiques.

Car ce n'est pas seulement l'intérêt qui fait s'entre-tuer les hommes. C'est aussi le dogmatisme. Rien n'est plus dangereux que la certitude d'avoir raison. Rien ne cause autant de destruction que l'obsession d'une vérité considérée comme absolue. Tous les crimes de l'histoire sont des conséquences de quelque fanatisme. Tous les massacres ont été accomplis par vertu, au nom de la religion vraie, du nationalisme légitime, de la politique idoine, de l'idéologie juste ; bref au nom du combat contre la vérité de l'autre, du combat contre Satan. Cette froideur et cette objectivité qu'on reproche si souvent aux scientifiques, peut-être conviennent-elles mieux que la fièvre et la subjectivité pour traiter certaines affaires humaines. Car ce ne sont pas les idées de la science qui engendrent les passions. Ce sont les passions qui utilisent la science pour soutenir leur cause. La science ne conduit pas au racisme et à la haine. C'est la haine qui en appelle à la science pour justifier son racisme. On peut reprocher à certains scientifiques la fougue qu'ils apportent parfois à défendre leurs idées. Mais aucun génocide n'a encore été perpétré pour faire triompher une théorie scientifique. 

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