Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes humeurs à moi
Archives
Newsletter
21 février 2008

Un excellent article D'Owen

Une fois de plus, notre prince qui nous gouverne, Nicolas 1er, à travers Emmanuelle Mignon, sa directrice de cabinet, adopte une attitude extrêmement ambiguë vis-à-vis de l'Église de la Scientologie. Owen, sur son blogue, avait écrit un excellent article à propos de Ron Hubbard. Je vous le livre tel quel.

Ron Hubbard, dianétique et scientologie 

Est-il encore besoin de répéter qu’il faut se méfier des sectes et de leurs méthodes insidieuses ? Il existe une abondante littérature sur ce sujet. Pourtant, nombres d’entres elles sont encore florissantes à notre époque, recueillant en leurs seins des âmes égarées en quête d’un sens à leur vie. L’une d’entre elles, la scientologie, est tristement célèbre, de par son histoire mouvementée, ses ramifications partout dans le monde et le crédit que leurs apportent certaines stars comme John Travolta ou Tom Cruise. Pour en savoir un peu plus sur le sujet, je vous invite à plonger dans ses origines au travers de la vie de son génial créateur L. Ron Hubbard.

*** L.Ron Hubbard, la version de la scientologie
Le jeune Ron était un enfant prodige, né dans une famille aristocratique très ancienne. Il était très courageux, un peu justicier et fut un glorieux héros au cours de la seconde guerre mondiale. Brillant étudiant, il participa à de nombreux voyages et expéditions scientifiques. Il était également un écrivain de génie, très productif, et un scénariste dont « Hollywood se souviendrait »

*** L.Ron Hubbard, la version alternative
« Disons que 99% de ce que mon père a écrit sur sa propre vie est faux. » Ces paroles d’un des fils de L. Ron Hubbard sont assez représentatives du personnage. Il a passé sa vie à rouler le monde, à tricher en affaire et à esquiver des poursuites judiciaires. A côté de lui, le personnage de ‘Catch me if you can’ fait figure d’enfant de cœur. « Depuis plus de 30 ans, l’église de scientologie s’évertue à promouvoir l’image de L. Ron Hubbard, son fondateur, sous les traits d’un audacieux découvreur doublé d’un philosophe inspiré. (…) Le plus risible, dans cette imposture, c’est que la véritable histoire de Ron Hubbard est infiniment plus extravagante et plus invraisemblable que le plus éhonté de ces mensonges. » En fait, dès le début, Ron Hubbard était un mégalo-mythomane qui entretenait des rapports assez fantaisistes avec la réalité. Il possédait néanmoins une imagination hors du commun. C’était un conteur né, un baratineur de talent, capable de passionner et convaincre son auditoire.
Enfant d’origine modeste, il était considéré comme plutôt lâche mais incroyablement vantard et bonimenteur. Bien qu’ayant pas mal voyagé (en touriste), le jeune Ron ne semblait pas particulièrement brillant dans ses études. Il fut refusé à l’académie navale et échoue lamentablement à l’université. Il se lance alors dans la carrière d’écrivain de science fiction, il commença en écrivant des romans de gares et terminera par des gigantesques sagas futuristes (par exemple, Battlefield Earth, adapté au cinéma il y a quelques années avec … John Travolta).
Adulte, Ron Hubbard ressemble étrangement à Monsieur Reilly, le héros de ‘La conjuration des imbéciles’, trapu, roux, il parle trop et s’invente une vie. Il passe souvent les bornes, franchissant allégrement les limites du ridicule, comme en témoigne un dialogue entre Ron Hubbard et un dénommé Gruber :
- « Au fait, Ron, vous avez bien 84 ans, n’est-ce pas ?
- Qu’est-ce que ça veut dire ? s’enquit Ron sèchement. »
Gruber brandit le calepin sur lequel il avait pris des notes au cours de la soirée :
- « Voyons : vous dites avoir passé 7 ans chez les Marines, avoir été 6 ans ingénieur civil, être resté 4 ans au Brésil, 3 en Afrique, avoir tourné 6 ans avec votre équipe de voltige aérienne – et j’en passe … Si on additionne, cela donne 84. »
Escroc à la petite semaine, Ron rêve de grandeur : « Dieu devait se sentir sarcastique quand Il a crée l’Univers. Il faut qu’un homme se dresse tous les quelques siècles pour Lui faire ravaler son rire » ou encore plus révélateur : «Hubbard était manifestement un imposteur et un mythomane – mais pas un imbécile, loin de là : il avait l’esprit vif, un réel don de conteur et il était capable de charmer n’importe qui… (…) Il était toujours fauché et essayait d’emprunter de l’argent à tout le monde… Quand nous parlions de ses problèmes d’argent, il disait souvent que le moyen le plus facile d’en gagner consistait à fonder une religion. »

*** La dianétique
Son destin va bousculer avec la sortie de son premier succès commercial : le livre ‘La dianétique : la science moderne de la santé mentale’. Basé sur des expérimentations imaginaires, cette nouvelle science promet par des méthodes simples de guérir toutes les maladies mentales non liées à des lésions. La dianétique arrive au bon moment et devient une phénomène de mode : « Le début des années 50 était le moment idéal pour lancer la dianétique. L’explosion de la bombe atomique, la terreur d’une guerre nucléaire provoquait une atmosphère de désespoir… Là dessus, Hubbard est arrivé en disant que si nous parvenions à améliorer un peu la santé mentale des hommes, le problème serait résolu. Ce n’est donc pas étonnant que les gens aient eu envie de l’écouter. »
Au delà du phénomène de mode, les critiques commençaient à fuser. Selon les scientifiques, la dianétique n’était « qu’une mouture ultra-simpliste de psychothérapie ordinaire épicée d’une dose d’hypnose. May se demandait si l’auteur ne se moquait pas du monde, car on cherchait en vain des critères scientifiques à l’appui de ses théories saugrenues. Des livres comme celui-ci sont nocifs tant par les promesses illusoires qu’ils font miroiter aux personnes désemparées que par leur simplification abusive des problèmes psychologiques. »

*** La scientologie
Sentant le vent tourner, Hubbard passa à une étape supérieure : la scientologie, née des ruines fumantes de la dianétique. La scientologie étant un prolongement logique de la dianétique : elle permettait de s’occuper de l’esprit après avoir pris soin du corps. Les fondements de la scientologie sont dignes d’un des plus mauvais livre de science fiction de Ron Hubbard : elle gravite autour de l’idée que « le véritable moi de l’individu était une entité immortelle, omnisciente et omnipotente, à laquelle Hubbard donnait le nom de Thétan. Préexistants au commencement des temps, les Thétans occupaient et rejetaient des millions de corps humains depuis des milliards d’années. Manipulant l’univers pour leur plaisir, ils s’étaient pris à leur propre jeu au point d’en arriver à se croire rien de plus que le corps qu’ils habitaient. La scientologie se donnait pour but de rétablir les capacités du Thétan de chaque être humain à son niveau d’origine, celui de Thétan Opérant, ou ‘OT’. »
Vous pouviez dès lors, revivre vos vies antérieures (jusqu’à des vies avant l’existence de l’homme, les tristes angoisses d’un bivalve par exemple), et ne plus être limité par votre corps. Ces techniques mènent logiquement à l’immortalité puisqu’il vous suffit de retrouver un réceptacle pour votre Thétan après votre mort. D’autre part, un ‘OT’ est à l’abri de toutes les maladies puisque capable de parfaitement maîtriser son corps.
C’est sur ces bases, quelques peu bancales, que s’est installé ce qui allait devenir une des sectes les plus puissantes de tous les temps. De science, la scientologie allait devenir une véritable religion : « La scientologie adoptait les caractères d’une secte religieuse, qui offre le salut à ses fidèles grâce à des connaissances secrètes dont le chef détient le monopole. (…) La loyauté aveugle qu’inspirait Hubbard à ses fidèles procédait d’un véritable lavage de cerveau. Depuis la guerre, la scientologie prospérait dans un contexte d’instabilité et de contestation où les jeunes, qui cherchaient à donner un sens à leur existence, étaient en quête de nouvelles croyances auxquels adhérer et de nouvelles structures auxquelles s’intégrer. » Ron Hubbard répondait à toutes leurs attentes. Il ne promettait rien de moins que la réponse à nos origines, la vie éternelle, tous les grands secrets de l’univers, un monde en paix dépourvu de maladie. L’absurdité évidente de ces réponses ne semblait pas déranger les adeptes.

*** L’église de scientologie
L’église de scientologie se structure et devient une inépuisable source de revenu pour son gourou qui peut ainsi donner libre cours à ses délires mégalomaniaques les plus fous. Il apparaît rapidement chez Ron des indices de graves problèmes psychiatriques : paranoïa, schizophrénie, mythomanie maladive, sadisme, cruauté, une grave difficulté à faire la différence entre ses mensonges et la réalité.
Face à la critique, l’église de scientologie se pose en martyr, exacerbant les délires de persécutions de Hubbard. Il se met alors en tête d’échapper au gouvernement qui le pourchasse et entreprend une vie de nomade sur terre et en mer. Au cours de ces pérégrinations, Hubbard délire de plus en plus. Il prétend par exemple avoir visité le paradis il y a plusieurs milliards d’années et en donne une vision plutôt saugrenue. Il devient également de plus en plus despotique et cruel avec son entourage. Il instaure divers régimes disciplinaires avilissant. A la fin de sa vie, délirant, déprimé, couvert d’or, Ron Hubbard vit entouré par une garde rapprochée, les messagères, des petites filles en débardeur et mini short, complètements endoctrinées. L’œuvre de sa vie, l’église de scientologie, est devenu un véritable monstre. Exploitant de nombreuses personnes, ayant des ramifications dans tous les milieux politiques et gouvernementaux. On se souviendra, par exemple, de l’opération blanche neige. Celle-ci consistait à investir les organisations gouvernementales américaines (par exemple, l’IRS) pour détruire tous les documents susceptibles de porter atteinte à l’église ou à son représentant. Cette gigantesque conspiration a finalement été démantelée par le FBI suite à la trahison d’un des membres de l’église, mais bien trop tard. La toute puissance de l’église est assurée par des méthodes de désinformations, de discrédit. Ils possèdent des réseaux d’informations qui recherchent des éléments compromettant permettant de faire chanter les personnes qui les dérangent. Les exactions de l’église entraîneront la mort de plusieurs personnes, dont le propre fils de Hubbard. La disparition de L. Ron Hubbard en 1986 à l’âge de 74 ans n’a malheureusement pas sonné le glas de la secte et les successeurs du gourou n’ont rien à lui envier.

*** Conclusion
La vie de L. Ron Hubbard, c’est l’histoire d’un clown qui se transforme en ogre. « A la fois Charlot et Hitler », il a eu un destin extraordinaire et est certainement le « plus impudent et le plus pittoresque des escrocs de ce siècle. » Mais son bébé, l’église de scientologie, se porte on ne peut mieux. Alors, restez vigilant !

*** Pour en savoir plus

Je ne saurais trop vous conseiller la lecture de ‘Ron Hubbard. Le gourou démasqué’, une biographie non autorisée du journaliste Russel Miller (dont sont extraites les citations ci-dessus). Il s’agit d’une reconstitution fascinante, bien écrite, et qui a nécessité plusieurs années d’enquête à haut risque. Cela se lit comme un roman d’aventure. « Un livre qui commence comme un thriller et qu’on referme le dos glacé ». Le destin d’un homme hors du commun et qui semble si formidable qu’il ferait sourire la plus crédule des scénaristes. Cette biographie diverge autant que possible de la version romancée et très imagée proposées aux adeptes par les biographes officiels de la secte. La méthode de l’auteur est subtile puisqu’il tourne en dérision la mythologie absurde qui entoure Ron Hubbard en confrontant la version scientologie aux faits provenant d’enquêtes administratives, des recherches dans les journaux et de nombreux témoignages.

Retrouvez Owen sur son blogue : www.owen.monblogue.com

Publicité
Commentaires
O
Avec plaisir...<br /> <br /> pour la petite histoire, suite à la publication de ce texte, j'ai été contacté par les scientologues pour essayer de me rendre compte de mon erreur.<br /> <br /> Ils m'ont menacé en me demandant de lire "La dianectique" :D
L
Merci Owen pour ton article concis très clair.<br /> <br /> J'ai toujours été méfiant envers la scientologie, mais je suis incapable de soutenir des arguments face aux adeptes. Grace à toi, je visualise un peu mieux la personnalité de Ronny. Et je ne peux m'empêcher d'être triste pour les adeptes qui, disons-le, ne sont pas des monstres, des êtres différents de nous. Ils souhaitent réellement, pour la plupart, faire le bien autour d'eux. Et ils sont prêts à investir des sommes colossales pour faire partager leur amour de la vie, des gens. <br /> <br /> Le problème, c'est qu'ils sont réduits à de simple pote-feuilles.<br /> <br /> Il y a peu, une connaissance (que j'aime bien, et qui m'aime bien) m'a offert un DVD "les chemins du bonheur". Alors que je refusais, prétextant que cela ne m'intéressait pas, elle insistait. Cela m'a un peu heurté, j'ai senti qu'elle mettait en pratique des techniques de persuasion certainement enseignées pour me fourguer sa publicité de scientologue. <br /> Au bout de quelques semaines, je l'ai quand même visionné, par curiosité (une succession de spots très courts, et bien faits, à l'américaine quoi, qui nous expliquent qu'il faut tantôt aimer ses enfant, respecter ses aieux, aider ses congénères...). Et je me rends alors compte que ce que j'avais pris pour un DVD distribué gratuitement à des centaines de milliers d'exemplaires à travers le monde pour nous convaincre de devenir scientologue (et participer à des colloques payants, acheter des bouquins et autres), ma collègue en avait distribués plusieurs, à des connaissances, des amis. <br /> <br /> Ces DVD, elle les a achetés, vingt euros pièce.<br /> <br /> C'est pour cela qu'aujourd'hui, j'ai de la peine pour elle. Et je ne sais pas quoi faire, si ce n'est continuer à la voir, lui rendre ses sourires, et éviter un certain sujet.
Mes humeurs à moi
Publicité
Publicité