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3 septembre 2006

Turbulences, de Nicolas Hourès

Il est des films qu'on reçoit un peu par hasard. Vous n'aviez rien demandé, et quelqu'un à pensé à vous. Alors, on vous prète un DVD en vous disant que vous allez aimer, rien de plus. Et on fait confiance, parce que celui qui vous l'a prêté est quelqu'un de confiance. On tente de se renseigner sur le film (on tombe sur "Turbulences à 30000 pieds", un bon gros film étatsunien, on est un peu surpris qu'on nous ait prêté un tel film, mais bon, on se jette à l'eau). On introduit le DVD, et là, très vite, on se rend compte que ce n'est pas du tout un bon gros blockbuster de fin d'été... C'est bien autre chose...

turbulances_1

C'est l'histoire de Clovis, un bègue, qui travaille dans un aéroport. Clovis, c'est l'homme de l'ombre, c'est un  homme à tout faire, un larbin, comme il se définit lui-même. Au dessus de lui, un chef, plein d'arrogance et de pouvoir imbécile. Sa seule passion, à Clovis, c'est l'écriture. Parce qu'il a écrit un roman. Et il aimerait tant pouvoir le publier. Un jour, tandis qu'il se réfugie dans le salon VIP de l'aéroport, il revoit une ancienne connaissance, à qui il va voler une invitation pour le soir même. Cette invitation, c'est pour une soirée littéraire, qui contiendra tout ce qu'on peut imaginer comme gratin parisien. Et si c'était la chance de sa vie ?

Turbulences est une mini série de 6 épisodes de 15 minutes chacun, réalisé par Nicolas Hourès (http://www.nicolashoures.com/). Et ce qu'il y a de fascinant, c'est l'utilisation de 6 plans-séquences. Parce que, malgré quelques astuces, et tricheries, on a bien 6 plans-séquences !

Le plan-séquence est un plan qui dure plusieurs minutes où, à aucun moment, on coupe. C'est donc une séquence composée d'un seul plan, alors que le montage d'un film en juxtapose plusieurs (on peut faire alterner des plans larges, des gros plans, des flash-back...). On le tourne à l'aide d'une seule caméra. Un des plus célèbres est la séquence d'ouverture du génial film d'Orson Welles "La soif du mal" (où on suit une voiture dans laquelle un terroriste à mis une bombe dans le coffre). On en trouve un somptueux dans la séquence d'ouverture de "The player" de Robert Altman ou dans celle du récent "History of violence" de David Cronenberg. Et, bien sûr, il ne faut pas oublier le film d'Hitchcock, "La corde", qui joue aussi magnifiquement sur ces plans.

turbulances_2Le temps qui s'écoule à l'écran est donc le même que pour nous, et on vit au coté de Clovis toutes ses aventures. Le réalisateur, connaissant sans doute ses classiques, va nous entraîner dans une sombre histoire qui va vite sombrer dans le thriller. Il n'oublie pas au passage de se référer à De Palma, avec son "split screen" (l'écran qui se coupe en deux, nous permettant de voir deux actions de deux endroits différents).

Mené tambour battant, ce téléfilm sort un peu de la production française à laquelle on nous a plutôt habitués. Vraiment, à découvrir d'urgence.

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Commentaires
E
Et bien merci à toi d'avoir répondu Nicolas... C'est la première fois qu'un réalisateur, dont j'ai aimé l'oeuvre, vient faire un tour sur mon blogue. Je suis très touché et ravi.
G
C'est vrais, cher David, que ce ne sont pas 6 vrais plans séquences, nous avions des problèmes de décors, de temps, et comme tu le sais , j'imagine, des problèmes d'argent, nous avons donc du trouver des astuces pour palier à ces problèmes. De plus nous avons tourné la série en 9 jours seulement, ce qui est quasiment le temps nécessaire pour tourner une ou deux séquences de la même durée. Ce n'est pas pour me justifier que je dis ça, mais pour vous expliqué les difficultés que toute l'équipe à eut pour mettre en chantier ce projet. Merci encore d'y avoir trouvé autant d'intérêt pour en faire une page sur votre blog, je vous jure que la prochaine fois, il n'y aura pas de coupures, enfin j'espère. A très vite pour de nouvelles aventures, sans cut ni fondu...<br /> Nicolas Hourès
E
Que je sois fouetté avec des orties fraiches pour cette erreur ;-)
D
Et non, il n'y a pas 6 plans, mais 7. A la fin, lorsque nos héros sortent de la salle, la caméra descend, filme le carrelage et là, enchaînement sur le sol de l'aéroport. Ainsi, le dernier quart d'heure est scindé en deux. C'est bien fait, mais la coupure est flagrante. Donc six épisodes, six quarts d'heure, mais sept plans.
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