Quelques Indes - Au détour d'un mariage

C'est le matin, tôt et la ville sommeille encore. Le soleil a déjà grapillé quelques mètres dans le ciel, mais rien de bien intense. J'ai le goût de mon petit déjeuner sur les papilles : du thé, de la papaye, des gâteaux secs épicés.

A cette heure-ci, il y a peu de ricshaw (impossible de retrouver l'orthographe, surtout à cette heure-ci !), ces cetit vespa à trois roues, faisant office de taxis, fendant le traffic à toute vitesse. On arpente la grande avenue. Pourtant, on en dégote un, au bout d'un quart d'heure. Direction la gare. On traverse Trivandrum. Nous sommes en Inde, dans la province du Kerala.

La gare est bondée. Il est toujours aussi tôt. Une longue file d'attente s'est formée devant les guichets. On aperçoit des amis Indiens, arrivés avant nous. On les rejoint. On file vers les quais.

Les trains sont immenses. De gros ventilateurs bourdonnants, scellés au plafond, bourdonnent. Le train s'ébranle. Deux heures à passer. A travers les fenètres, les palmiers et le bord de mer défilent. Les conversations se lient, se délient. On m'offre à manger. C'est supprenant, c'est épicé. Sorte de gallettes de semoule. Excellent. Tout mon corps s'est habitué à ces nouvelles saveurs.

A l'arrivée, on marche, on prend le bus, on marche à nouveau, le long d'une route. Deux ou trois kilomètres. Et puis, on y est. Le mariage va être célébré. Je prépare mon appareil-photo.

Les mariés sont là, la cérémonie peut commencer.

Elle a vingt ans, lui un peu plus. Chaque fois que j'appuie sur mon déclencheur, je réalise ce que ce jour représente pour eux. Ils se connaissent à peine, se sont vus deux fois. Ce mariage, comme 90% des mariage en Inde, est un mariage arrangé. C'est ainsi. Je n'ai rien à dire, alors je mets mes idées de côté. C'est ça aussi le voyage, se frotter à d'autres modes de vie, à d'autres visions. Le bonheur pour elle, pour lui, c'est ça. Ils étaient impressionnés. Il y avait de quoi. Autour d'eux, la famille, les amis, et puis deux photographes officiels, et moi qui me rajoutait, et aussi un vidéaste.

La journée s'est enfuie. J'avais mes deux rouleaux de films à la fin. J'étais heureux, et conscient de l'immense chance que j'avais. D'être là, en train de respirer cet oxygène Indien, et surtout, d'avoir eu la chance d'assister à toute cette cérémonie.

Souvent, je repense à ces mariés.

J'espère qu'ils vont bien.

Comments

[Alainx]

Ils sont touchants...

Le mariage arrangé, finalement "chez nous" ce n'est pas si lointain...

[Endlessness]

Magnifiques photos pour un magnifique moment.
Quelle chance tu as de voyager ainsi !
Merci de me faire voyager avec toi.

Endlessness

PS: C'est très joli, ton changement de décor !