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14 octobre 2010

Dans Ryanair il y a rat...

Pauvre Michael O'Leary ! Non, vraiment... Le richissime directeur de la compagnie Low Cost irlandaise a été embêté par les méchants syndicats français, sous l'absurde prétexte que les employés français de sa compagnie à Marseille relèvent non du droit du travail français, mais du droit du travail irlandais, relativement différent, il faut bien le souligner... Alors Michaël a piqué une grosse colère, et a dit que, puisque c'est ça, il va fermer sa ligne en janvier 2011, na !
Jamais en reste, Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire UMP a déclaré sans rire : "Je m’étonne que cette compagnie qui ne connaît aucune difficulté dans tous les autres pays de la Communauté Européenne, ne puisse travailler en France. On ne peut que déplorer l’attitude des syndicats qui ont poussé l’entreprise irlandaise hors du territoire français. J’espère que ce comportement irresponsable ne conduira pas l’aéroport de Marignane dans la même impasse que celle connue aujourd’hui par le grand Port Maritime de Marseille."

Salauds de syndicalistes ! Déjà qu'ils manifestent, le couteau entre les dents, et qu'ils prennent en otage des femmes, des orphelins et des vieillards, obligés d'attendre des heures leur bus ! Et bin voilà ! Soyez punis ! Tout est de votre faute ! Vous n'aviez qu'à accepter que des individus soient pressés comme des citrons !

D'autant que j'ai été client de Ryanair pas plus tard que cet été, et je m'en vais vous raconter mon périple, en espérant que les délicieuses pratiques Ryanairiènes se poursuivent et se multiplient...

Direction, cet été, à Bruxelles pour le fabuleux Brussel Summer Festival (20 euros pour 10 jours de musique au cœur de Bruxelles). Je vous épargnerai les 80 euros en surtaxation, payé d'avance par votre serviteur, pour le transport d'une guitare, qui a finie en soute... Je vous épargnerai aussi une jolie paire de ciseaux oubliée dans ma trousse de toilette et qui est passée comme dans du beurre à l'aller comme au retour, sans aucune difficulté, contrairement à une petite bouteille de crème hydratante hautement dangereuse, qu'on m'a demandé d'ouvrir à l'aller. Je vous épargnerai enfin, au retour, une délicieuse employée (au charme suranné de gardien de prison et à la barbe naissante), chargée, au moment de l'embarquement, de peser vos bagages à main, histoire de bien vérifier qu'il ne pèse que 20 kilos (sinon, direction soute, et hop, une surtaxe !).

Avez-vous déjà rencontré l'oncle Picsou ? Faites un saut chez Ryanair à Marseille et vous comprendrez. Tout, absolument tout ce qui a été possible de grappiller l'a été : le décor de l'aérogare est d'un cheap incroyable : quelques mauvaises plantes en plastique, des couleurs criardes (mon dieu, ce jaune fluo de leur logo est insupportable), de mauvaises cloisons vaguement fixées, du café et du thé horriblement chers, tout brûlants et parfaitement immondes, des pains au chocolat pas tout à fait crus mais tout comme, des locaux immenses et déserts assortis de vagues flèches au sol... Bon, OK... Pourquoi pas. Après tout, c'est comme dans un hard discount, on se fout de l'environnement...

Mais c'est une fois dans l'avion que la vraie aventure commence...

Vous avez déjà regardé un film interrompu par des écrans publicitaires ? Et bien, chez Ryanair, vous le vivez en direct, dans votre vie. Une heure trente de trajet. Une heure trente de torture... Et j'ai payé pour ça... Une heure trente où un personnel à bout, qui a dû se taper, juste avant l'embarquement, tout le ménage de l'appareil et qui est habillé comme un sac, va jouer les pom-pom girl (ou les mères maquerelles, au choix) pour tout et n'importe quoi.

Aussi, on m'a proposé d'acheter (dans l'ordre) à manger et à boire (un sandwich au bacon et un café bouillant, monsieur ? Non merci, ça va !), des gadgets pourris et des parfums, des cartes téléphoniques (ça existe encore ?) qui me permettent d'appeler dans le monde entier, des jeux à gratter (où l'on peut gagner des voitures et des billets d'avion Ryanair... Non, merci, une fois, ça suffit !), des cigarettes de substitution (véridique ! Imaginez un message doux, émanant d'un steward au fort accent indéfinissable, qui vous rappelle que ce vol est non fumeur... Mais que, grâce à Ryanair, on peut maintenant fumer sans emmerder son voisin... 20 euros les 10 clopes... C'est cool !), re de la bouffe et des boissons (Un sandwich au lard et un coca tiède monsieur ? Non, non, sans façon !).

Que cette heure et demie a été laborieuse et pénible...

Allez, pour finir, voici une des dernières merveilleuses déclarations de Michael O'Leary, alias Mimi, pour les intimes (source Le point.fr, déclarations de septembre 2010) :

"Pourquoi conserver deux pilotes dans un avion ?, s'interroge-t-il dans Business Week. Un seul suffit et l'informatique de bord fait le reste." Très cynique, le patron de la première compagnie européenne poursuit : "Si le pilote a une crise cardiaque, il sonne en cabine et fait venir une hôtesse qui a été préalablement formée pour faire atterrir l'avion."

Avec Ryanair, le vrai visage du libéralisme se montre. Voilà le monde rêvé des princes qui nous gouvernent. Voilà ce qu'il défendent !

Mimi a aussi déclaré ceci :

"Le consommateur européen ramperait nu sur du verre cassé pour avoir des billets pas chers."

ça fait envie, non ?

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