La vague, de Dennis Gansel
Est-il possible, dans les pays occidentaux, qu'un régime autocratique puisse se construire et s'installer ?
C'est ce qu'un professeur de lycée va tenter de démontrer au travers d'un jeu de rôle grandeur nature à ses élèves.
Un mouvement lycéen naît. Il s'appelle "La vague". Et l'enseignant sera le leader charismatique.
Bien loin du sympathique "Cercle des poètes disparus" de Peter Weir, le film de Dennis Gansel s'interroge à la fois sur une question politique, passionnante mais aussi sur le rôle des adultes face à des jeunes et sur cette tentation de pouvoir qui nous guette tous à un moment ou à un autre, face à un groupe qui nous apprécie et nous respecte.
Car, si les deux films possèdent pas mal de similitudes scénaristiques, la réflexion de Gansel va tout de même bien plus loin, et nous touche peut-être plus profondément encore que celle de Weir...
"La vague" nous montre en effet comment un groupe peut accepter d'exclure et d'évincer tout ce qui ne suit pas ses idées...
Au delà de ça, il faut reconnaître l'excellente prestation de l'acteur Jurgen Vogel dans le rôle de l'enseignant dépassé par sa propre expérience. On notera aussi une photo bien réussi et une réalisation nerveuse et efficace. Petit bémol néanmoins avec le rôle de Tim (Frederick Lau) complètement fan du professeur, qui entre un peu trop vite dans le jeu...
Un film passionnant à regarder, donc, et qu'on peut facilement ranger au côté de l'excellent "jeu de la mort", le documentaire de Christophe Nick, qui, lui aussi, s'interrogeait sur le pouvoir et sur ce qu'une autorité pouvait nous amener à faire.
A lire aussi, sur wikipédia (article intitulé "la troisième vague"), l'expérience qui a inspirée le film (pour une fois qu'on peut vérifier la véracité d'une histoire quand on nous dit qu'un film est inspiré d'une histoire vraie !).