De l'art de chanter les joies du libéralisme...

Depuis toujours, et encore plus depuis la chute du communisme, les chantres du libéralisme nous vantent les bienfaits de ce système économique merveilleux, qui s'apparente à une corne d'abondance magique fournissant au peuple bonheur et prospérité. Et les opposants à ce système (qui ne sont que des gauchistes aux cheveux longs et aux sandales qui masquent mal l'odeur de leurs pieds aux ongles longs et noirs) sont souvent assimilés à d'ignobles pisse-froid, avec leurs arguments puérils.
Pourtant, il n'est pas difficile, si on réfléchit bien, de trouver deux magnifiques illustrations des perversités de ce système. Ces deux exemples semblent pourtant, à première vue, fort éloignés l'un de l'autre.

Il s'agit de Dubaï et des soldes.

Dubaï est une magnifique illustration (plus encore que Las Vegas) de ce qu'un système économique peut faire de pire sous couvert d'argent : tours titanesques, alimentation monstrueuse en eau potable pour arroser des gazons bourrés de pesticides, création de station de ski, climatisation à outrance, monstruosités immobilières... Le tout au milieu d'un désert. Dubaï n'a strictement aucune utilité, sinon d'afficher ce que peut donner la fortune poussée à l'extrême. Dubaï chie joyeusement sur l'environnement et affiche toute la vulgarité et la violence d'une économie. Dubaï démontre aussi que le système libéraliste n'a que faire du moindre idéal humaniste ou démocratique. Le fric met de toute façon ceux qui le possèdent à l'abri de toute inquiétude.
Et Dubaï finalement est aux riches ce que les soldes sont aux pauvres.
Car, que nous apprennent les soldes ?
D'abord qu'il faut consommer à tout prix sans aucune notion de réflexion : réfléchir, c'est perdre du temps, et le temps, ce sont les bonnes affaires qui nous filent sous le nez. Et puis réfléchir, c'est calculer, comprendre qu'on n'a peut-être pas les moyens de consommer, qu'on risque de s'endetter un peu plus...
Ensuite que la bonne affaire est réservée aux battants, aux winners, et tant pis s'il faut marcher sur certains, parce que la fin justifie largement les moyens. Et c'est ainsi que nos amis des médias, deux fois par an, nous montrent ces bons français consommateurs qui attendent fébrilement l'ouverture d'une grille de magasin pour se précipiter sur les télévisions à écrans carrés et coins plats à prix réduits.
Enfin, que plus on consomme, plus on atteindra le nirvana. Les soldes permettent ainsi de ne plus faire attention à la traçabilité du moindre produit. L'important c'est d'avoir le prix le plus bas, et tant pis si le produit a été, au préalable, fabriqué dans des conditions de travail ignobles et au mépris de toute norme environnementale. L'important est seulement d'accumuler et d'assouvir le plaisir immédiat.
Ainsi donc, Dubaï et les soldes relèvent tout deux d'une pulsion infantile du "tout, tout de suite".

On oppose, en philosophie, la Nature et la Culture.

L'homme, pour vivre en société, a nécessairement besoin de Culture et d'éducation. La Nature de l'homme, c'est la loi du plus fort, cette loi de la jungle qui sélectionne les plus résistants et élimine sans aucune pitié les moins résistants. Seule la Culture amène la démocratie.

On aura beau nous vanter les possibilités d'un capitalisme à visage humain (ce qui, soit dit en passant, démontre bien qu'il en existe aussi un à visage inhumain), on ne peut pas nier l'aspect monstrueux de Dubaï ou des soldes qui ne sont que les deux versants de la même pièce, et qui ne relèvent finalement que de la propagande que les princes qui nous gouvernent voudraient bien qu'on avale gentiment, histoire qu'ils aient un peu la paix...

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Rien à voir. J'ai ajouté un nouveau ptit lien. Il s'agit du Myspace de Breeze block, un groupe dont je fais partie. Des chansons à déguster et un gentil clip d'animation, réalisé à la maison, avec Bratz, notre héros...

http://www.myspace.com/breezeblockitstime

Comments

[le-david]

En tant qu'éduc, je m'occupe d'une famille dont le père vient d'acheter en solde, et à un prix inférieur à ce que coûtera le recyclage, un nouvel écran plat. Il en avait déjà un, qui est aujourd'hui dans sa propre chambre, mais celui-ci est HD ready. Il est heureux, détendu et je me suis dit, chouette, cette semaine il ne devrait pas cogner son fils ! Merci les soldes, elle m'offre un temps de répis dans mon travail.