Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes humeurs à moi
Archives
Newsletter
12 août 2009

Tout doit disparaître, de Mikaël Ollivier

toutdoitdisparaitre2Décidément, c'est en littérature jeunesse, une fois de plus, que je trouve de l'audace littéraire ! Et ça fait du bien !

Hugo a une dizaine d'années. Il vient de terminer son CM2. Ses parents, enseignants, décident alors de partir pour au moins deux ans du côté de Mayotte. C'est ainsi que Hugo, sa petite soeur et ses deux parents se retrouvent à l'autre bout du monde sur une île dont ils ne connaissent pas grand chose finalement. Tant bien que mal, Hugo parvient à s'adapter à la vie insulaire. Mais c'est lorsqu'il regagne la métropole, quatre ans plus tard, qu'il se rend compte à quel point ses valeurs ont changé : la société de consommation, dont il avait été protégé jusque là, lui apparaît soudain comme quelque chose d'insupportable...

Ami militant, ou apprenti militant, ce livre est pour toi. Clairement engagé, ce livre est un véritable petit pamphlet anti capitalisme, et pointe du doigt une société qui nous met toujours en état de manque, pour mieux nous faire acheter ce dont on n'a aucun besoin réel.

Le livre fourmille de références anti-consuméristes. On y parle en vrac des chaussures éco-responsables Blackspot (www.adbusters.org/campaigns/blackspot), de l'organisation casseurs de pubs (www.casseursdepub.org), de littérature subversive et/ou intelligente (Christian Bobin, Mendiants et orgueilleux d'Albert Cossery, Ravages de Barjavel, IGH de James Graham Ballard). Bref, ce livre est un guide de survie et d'initiation à une certaine lucidité face à une société libéraliste.

C'est peut-être d'ailleurs là où se situe la seule limite de ce livre, qui fleurte joyeusement avec la propagande dans sa deuxième partie (le retour en France métropolitaine)... Mais, après tout, c'est de bonne guerre. Et mettre en lumière d'autres valeurs, des idées différentes, quitte à être prosélyte, peut être une démarche intéressante. Et ici, c'est plutôt bien fait.

Mais le livre est, à mon avis, surtout passionnant dans sa première partie, du côté de Mayotte où l'auteur croque avec habilité les "expats" qui se comportent, parfois malgré eux, et inconsciemment, comme des colonisateurs un zeste arrogants :

"Tu vas vite comprendre qu'il y a deux catégories d'expatriés : les nouveaux et les autres. Et les nouveaux, dont ta famille est le plus frais arrivage, sont toujours accueillis à bras ouverts parce qu'ils permettent aux autres de passer pour des durs à cuire" dit Françoise, la documentaliste du collège à Hugo. "(...) En tenant bon un an ou deux à Mayotte, ils ont gagné le droit de parler à tort et à travers de l'île, de ses rites, de ses contrastes, de la difficultés à s'y adapter... En fait, ils commencent tout juste à comprendre ce qui est écrit sur leur guide touristique !" (pp.34-35)

Et surtout, surtout, on retiendra toute la relation amoureuse de Hugo avec Zanaïba, jeune Mahoraise de sa classe, déjà maman. L'auteur touche là à toute la délicatesse de l'adolescence, cet âge des possibles et des rêves, avec ses doutes, ses peurs, ses angoisses, ses passions...

Un livre à dévorer rapidement et à offrir à ses jeunes frères et soeurs, histoire de...

Publicité
Commentaires
Mes humeurs à moi
Publicité
Publicité