J'irai dormir à Hollywood, de Antoine de Maximy
Il y a quelques mois, Antoine de Maximy était à mes yeux, un illustre inconnu. Et puis voilà qu'en catimini, au détour d'une poignée de salles en France, sortait son film J'irai dormir à Hollywood, basé sur le même principe que ses émissions donc.
Ses émissions, je ne les ai jamais vues, mais le principe est tout simple. Antoine de Maximy se ballade seul dans un coin du monde, et au fil de ses déambulations, armé de deux caméras, il aborde des gens, échange avec eux, et leur demande s'ils peuvent partager un dîner et/ou le loger.
Tout ce projet m'était déjà extrêmement sympathique avant même d'avoir entraperçu une seule image de ce film. Un vrai projet artistique, où on se met en scène, où l'oeuvre se construit au fur et à mesure du voyage. Je n'ai pas été déçu.
Dans ce film, Antoine traverse les Etats-Unis d'Est en Ouest. Son but est d'aller dormir chez une star de cinéma du côté de Los Angeles. Entre temps, notre homme passe par Miami, La Nouvelle-Orléans, Huston...
Il souffle dans ce film une véritable liberté. Ici, le projet artistique, et la caméra, rapprochent les individus, et nous partageons, en compagnie du réalisateur ce qu'il vit. L'ensemble est toujours plein de pudeur, d'humour (il faut voir la séquence de l'achat du corbillard ou de la réparation, avec un collant (!), d'une courroie de transmission...) et d'émotion. Jusqu'à nous emmener au bord d'une plage avec un sympathique sans-abri, après être passé (on ne sait trop comment) par la propriété de Georges Clooney !
Ce documentaire, qui aurait pu être boursouflé et prétentieux, est une douce errance dans un quotidien étatsunien simple et réaliste, fait de gens comme vous et moi. Et lorsque la séquence finale arrive, on a vraiment l'impression qu'Antoine, le réalisateur, est un de nos amis, parti à l'autre bout du monde et revenu il y a peu, et que devant une bonne bière fraîche, il vient partager avec nous quelques uns de ses souvenirs.