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20 mars 2009

De l'art d'étiquetter...

Petit voyage en avion, du côté de British Airways. Un long courrier. 6 heures à s'occuper comme on peut engoncé dans un fauteuil décidément trop petit, mais qui donne l'apparence et l'illusion d'être confortable. Heureusement, les distractions, dans les longs courriers sont multiples. On peut se battre contre le voisin de devant qui s'échine à baisser son siège et à réduire considérablement votre espace vital (qui n'était déjà pas si grand, eut égard au fait que vous devez partager vos accoudoirs avec vos voisins) ; on peut avaler moult nourritures surprenantes, servies dans des barquettes tellement microscopiques qu'elles feraient passer la dînette des petites filles, pour des plats sorties tout droit de la cour de Louis XIV (sans compter qu'il faut serrer les coudes à mort pour ne pas bousculer les voisins de gauche et/ou de droite) ; on peut boire (qui n'a pas encore fait l'expérience de l'alcool en altitude n'a rien connu...) ; on peut voir des films récents sur des écrans 3 pouces, ou jouer, sur ces mêmes écrans, à des jeux aussi excitants que le solitaire, le Mah Jong ou le poker ; on peut tenter de dormir, grâce à l'échantillon d'oreiller fourni avec le siège, tout en se recouvrant de la ridicule (et fort fine) couverture gracieusement prêtée ; on peut, enfin consommer... Et c'est là où je voulais en venir.

Car le temps du Duty Free est un pur moment de folie. Notre petite carte de crédit nous offre soudain un monde de bonheur et d'enchantement, constitué de parfums de grande marque, d'ours en peluche, de carrés de soie, de montres bling-bling et de cigarettes, comme dans la vraie vie, donc, mais MOINS CHER ! Et donc, me voici, dans mon siège, achetant une cartouche de cigarettes au steward blasé. Le dit steward, donc, me tend l'objet de ma convoitise, tout en me montrant une photo qui orne ma cartouche, et me dit, en anglais, que c'est ça, en gros, qui va m'arriver. Mes yeux tombent sur la photo... Horreur... Un homme, en gros plan, arbore une grosse et bien cradasse tumeur à la gorge. C'est monstrueux, et tout rouge aussi... Un truc dont le Guiness des records aurait bien voulu dans la section "maladie répugnante et écoeurante". Après avoir giflé violemment le steward pour sa remarque déplacé, je range ma cartouche dans mon sac, me promettant de me débarrasser, au plus vite, de cette photo immonde...

En France, aujourd'hui, contrairement à nos amis étatsuniens et anglais, nous n'avons pas encore mis des photos anti-tabac sur nos paquets de clopes. Mais, je ne m'en fais pas, nous allons y arriver...

Je ne suis pas persuadé de l'impact de ces photos. Le gore peut, bien sûr, calmer quelques uns d'entre nous, mais je suis convaincu que notre cerveau connaît des tonnes de système de déni bien élaborés. Enfin, bon, pourquoi pas... Après tout... Mais, je pose alors la question. Pourquoi ne pas aller plus loin ? Pourquoi ne pas coller, sur les bouteilles d'alcool, de jolies et ravissantes photos de cirrhose du foie ? Et puis, tiens, pendant qu'on y est, et si on collait sur les carrosseries des voitures des clichés d'accidentés de la route, et de bien gros messages de prévention, genre "LA VITESSE TUE", ou encore "LA BAGNOLE DONNE LE CANCER ET POURRIT L'ENVIRONNEMENT". On pourrait même coller, sur les fast-food, de bien belles photos d'obèses, avec des messages comme "VOILA CE QUI VOUS ATTEND..." J'avais également pensé à coller sur les réacteurs nucléaires des portraits de cancéreux de Tchernobyl, et à des messages simples comme "LE NUCLÉAIRE PEUT GRANDEMENT NUIRE A LA SANTÉ" écrit en noir et en gros.

Cessons l'hypocrisie une fois pour toute. Soit on fait de véritables actions de prévention de la santé, sans tenir compte des lobbies, soit on n'en fait pas. Il y en a assez des demi-mesures. D'accord pour taper sur la clope, mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Et là, je vous garantie qu'il n'y a aucune mauvaise foi dans ce post...

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