Juno, de Jason Reitman
Juno est une lycéenne qui se retrouve enceinte après avoir fait l'amour à l'un de ses amis. Après avoir renoncé à l'avortement, Juno décide de trouver un couple stérile afin de leur donner cet enfant.
Ce film, très loin de la chronique sociale, se place plutôt du côté de la comédie intelligente. Et c'est sûrement ce qui constitue l'une des principales qualités de cette oeuvre. Car il est difficile de ne pas rire aux éclats face aux affres de Juno, adolescente coincée dans des décisions d'adultes qui la dépassent.
Il faut dire que, dans ce film, tous les personnages sont formidablement attachants. Juno, bien sûr, est hilarante dans ce rôle d'adote vaguement rebelle, toujours prête à sortir les pires horreurs et autres provocations. Mais les autres personnages ne sont pas en berne. Car, chacun, Juno comprise, évolue et change tout au long du film. Ainsi, l'ami/ petit copain, un peu pitoyable au début, sait se montrer touchant lorsqu'il avoue son amour à Juno. Et la mention spéciale peut largement être attribuée au couple adoptant, où l'homme, d'emblée très sympathique, se révèle complètement immature, et la femme, très rigide et coincée au début, s'avère être pleine de sensibilité et d'intelligence.
Pour couronner le tout, on ne peut qu'être sensible au soin apporté à la bande originale, pleine de jolis morceaux rock. On retiendra particulièrement la petite chanson aigrelette de la fin, où Juno se saisit d'une guitare, face à celui qu'elle aime.
Une comédie à retenir donc, qu'on peut lire à différents niveaux, avec un vrai respect des personnages, une lumière vraiment magnifique, un scénario chouette comme tout. Faut-il préciser, en plus, que ce film est canadien (américano-canadien exactement, mais bon) et que ça fait du bien de voir autre chose qu'un gros blockbuster hollywoodien envahissant de temps en temps ?...