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19 novembre 2008

Paradis pour tous, d'Alain Jessua

paradis_pour_tousAlain Durieux (Patrick Dewaere) est un petit assureur qui sombre dans la dépression. Après une tentative de suicide ratée, il se retrouve dans le service hospitalier du docteur Valois (Jacques Dutronc) qui va expérimenter sur lui une nouvelle méthode pour soigner l'angoisse, appelée le flashage. Alain change alors du tout au tout et devient tout le temps heureux, sûr de lui et calme. Et il va naturellement se rapprocher d'autres "flashés" qui, comme lui, savourent le bonheur perpétuel...

Dernier film de Patrick Dewaere (qui se suicida peu de temps après le tournage de ce film, qui prend, du coup, une connotation toute particulière), on retrouve dans cette histoire toute la thématique d'une bonne utopie négative à la Meilleur des mondes d'Huxley : si le bonheur devient obligatoire et génétique, sommes-nous encore des êtres humains ? Ne glissons-nous pas vers la monstruosité ?

Au delà de cette idée, on ne peut qu'être frappé par la critique sous-jacente des phénomènes sectaires dans ce film : les "élus" se regroupent entre eux, ont leur propres codes et sont prêts à éliminer, au propre ou au figuré, toute personne qui entrave leur chemin.

Alors, bien sûr, le film a un peu vieilli (il est de 1982, tout de même), certaines situations sont absurdes (la visite de l'usine en flamme par exemple...), Philippe Léotard et Jacques Dutronc ne composent pas de splendides seconds rôles (ils sont même un peu mauvais, n'ayons pas peur des mots...), la mise en scène n'a rien d'exceptionnelle et les décors sont même un peu laids parfois (la première maison de Dewaere, le bureau du patron...).

Néanmoins, il reste des scènes fascinantes qui sont, aujourd'hui plus encore au regard de la société libéraliste, hurlantes d'intelligence. Et je pense, en particulier, à toutes les scènes où Dewaere est capable de pousser les autres à se tuer (l'expert en assurance, qui meurt à l'usine ; son collègue, que Dewaere pousse à avoir un accident de voiture...) pour simplement gagner plus, et faire du chiffre, ou bien à la scène où trois "flashés" (dont Dewaere) regardent des spots télévisés en dodelinant de la tête et en chantant tous les jingles, qu'ils connaissent, tout trois, par coeur. C'est drôle de voir ces adultes soudain rayonnants et enfantins... Et puis soudain, ça ne l'est plus... L'angoisse s'installe... Parce que ce qu'on voit alors, ce sont des adeptes de la société de consommation, des battants matérialistes... Le rêve de nos amis publicitaires... Et ça... ça fait peur.

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