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12 octobre 2008

John from Cincinnati

john_from_cincinnatiUne fois de plus, la chaîne étasunienne HBO nous sert une série pas comme les autres avec John From Cincinnati. HBO, je le rappelle, c'est cette chaîne câblée à qui l'on doit des séries télé aussi incroyables et excellentes que Carnivale, Rome, ou Six feet under, pour ne citer que celles que j'ai vues (on me souffle à l'oreille qu'on lui doit aussi Deadwood, ou Les sopranos mais, comme je ne les ai pas vues, je n'en parlerai point... En fait, je ne les ai citées que pour apparaître plus sur Google !).

Cette série qualifiée d'OVNI, qui ne connaîtra que 10 épisodes en tout, se situe du côté de la Californie, dans une communauté de surfeurs, à Imperial Beach, pas loin de la frontière Mexicaine, dans la famille Yost. Chez les Yost, on est surfeur de père en fils. Sauf que le grand-père a arrêté sa carrière à cause d'un genou brisé, et que son fils est toxicomane. Seul le petit-fils, Shaun, 13 ans, entretient cette tradition familiale. Autour d'eux gravitent toute une kyrielle de personnages qui va du vendeur de drogue philosophe au flic à la retraite en passant par la vidéaste paumée ou la mère de Shaun, une actrice porno... Et au milieu de cette galerie iconoclaste surgit John, venu d'on ne sait où (il dit venir de Cincinnati), qui a tout du simple d'esprit, mais qui soude cette communauté. Et dès son arrivée, la famille Yost va connaître une véritable révolution, puisque le grand-père va léviter, le fils va cesser de se droguer, sans aucune sensation de manque et Shaun, le petit fils, va se remettre d'un accident pourtant mortel...

Difficile de résumer cette série, d'autant que l'essentiel ne réside pas dans l'histoire (qui ne propose d'ailleurs qu'une fin partielle au bout de dix épisodes, et que la série a été arrêtée). Il faut plutôt se laisser porter par la beauté des plans et de la photographie, par les situations incroyables et surréalistes (qui évoquent clairement un univers à la David Lynch) et les dialogues incroyables et parfois abscons.

Après avoir vu les dix épisodes, j'avoue que je suis allé errer sur la toile pour voir un peu ce qui en était dit. Malheureusement, tous les sites consultés ne m'ont guère donné d'explications. Alors, histoire de récolter quelques visites supplémentaires sur ce modeste blogue (j'avoue mon côté vénal et intéressé !), je me suis dit que je pouvais donner mes quelques débuts d'explications. Attention, ami lecteur, à partir de maintenant, je vais me permettre de spoiler la série et de donner quelques unes de mes clefs. Allez donc d'abord voir la série (à moins que ce soit déjà fait...) avant de lire la partie en italiques.

1- D'où vient John ? Il faut avouer que ses initiales (J from C) ne sont pas sans rappeler Jésus-Christ. Faut-il voir un annonciateur de quelques chose ? En tout cas les références religieuses abondent. pour n'en citer que quelques unes : on a une trinité (le grand-père, le père et le fils) ; on dit que Shaun surfe "comme un ange" (Jésus ne marchait-il pas sur l'eau ?); on a, dans le dixième épisode, au début, des plans complets de nuages et de vue aérienne ; Shaun ressuscite (et ça a déjà été le cas d'une perruche juste avant), son grand-père lévite ; John parle souvent des "mots de son père" et annonce "la fin du monde" comme l'archange Gabriel ; John, toujours, lors des premiers épisodes, propose à Kyle de voir Dieu, et l'expose à une sorte de transe ; enfin, signalons l'immortalité de John, qui prend deux fois des coups de couteau mortels et qui survit sans séquelles. Mais JFC évoque aussi JFK. Faut-il voir l'ombre d'un complot ? d'autant que John parle d'un fin proche, de terroristes, d'enturbannés et d'intégristes ; sans compter qu'il évoque une fin du côté de 11/9/14...

2- Tous les personnages trouvent leur rédemption (encore une référence biblique...) d'une manière ou d'une autre. La mère de Shaun, l'actrice pornographique, s'arrête pour reprendre son rôle de mère ; le jeune homme homosexuel, propriétaire du motel, affronte ses démons... Seuls les "assassins" de John, qui n'ont pas voulu le suivre, seront (probablement) punis par le groupe des vétérans du Viet Nam.

3- John n'hésite pas à sortir au propre comme au figuré les cadavres des placards : celui du violeur du directeur de l'hôtel (l'aurait-il assassiné ?) ou l'épouvantable secret de Sissi, la grand-mère qui, alors qu'elle était sous acide, aurait enseigné, la masturbation à Butchie, son fils (le père de Shaun) lorsqu'il était adolescent.

4- Le symbole qu'adopte la firme de surf, à la fin du dixième épisode, symbole qui avait été initié par John, est composé de zéros et de uns. C'est le langage binaire universel des ordinateurs. John y fait souvent allusion en insistant bien quand il parle de la caméra de Cass. Ces symboles sont aussi là dans le bar, après la rédemption du propriétaire et dans le catalogue de la femme unijambiste.

5- La fin du monde annoncée par John ne serait-elle pas le fameux Big One, qui rayera de la carte toute la Californie ?

6- Restent les (gros) points d'interrogation... Quel est ce lieu circulaire où se rend systématiquement John (et où il amène Kyle à un moment donné) ? Quel est le rôle exact du chimiste (qui n'apparaît qu'au dixième épisode) qui sent que ce fameux lieu est important ?

Voilà... Fin du spoiler... Si vous avez des remarques ou des explications, je suis preneur... Et, en attendant, précipitez-vous sur cette série unique et intrigante.

JFC

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Commentaires
D
Un détail qui a son importance, c'est que la petite ville Imperial Beach est la dernière contrée étasunienne sur le Pacifique avant Tijuana. Quand à ces trucs circulaires auprès desquels John attend son "père" et qui sont également observés par le chimiste dans le dernier épisode (la famille Yost habite à proximité), il semble que cela soit basé sur la frontière. Dans l'épisode 8, John y emmène Cass et lui dit "travaille ici Cass". On aperçoit la cloture, Tijuana de l'autre côté, l'océan et des sortes de miradors. Pourquoi ? Alors ça, je n'en sais rien...
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