De l'art de bien faire comprendre qui est le patron...
Le café est une boisson d'homme. D'ailleurs, la preuve, c'est que le mot est masculin. Le café, c'est fort, c'est costaud, c'est corsé. Comme un homme, quoi...
Partant de ce principe de base, nos amis publicitaires déclinent les mêmes poncifs dès qu'il s'agit de faire une campagne sur le café. Le café, c'est noir, et le noir, c'est le mystère, mais aussi la séduction extrême. En définitive, boire un café, c'est comme déclencher une furieuse montée d'hormones et de phéromones. Dès qu'on en consomme, la femme s'incline devant nous et ronronne à mort, tel un gros animal félin, qui n'a de cesse que de se frotter sur tout ce qui passe.
Démonstration :
Chez "Carte Noire", on ne lésine pas, depuis qu'un décérébré a refilé à la marque ce mauvais slogan "Un café nommé désir". En se référant au film d'Elia Kazan ("Un tramway nommé désir"), le produit prend à la fois un aspect culturel et un délicieux parfum érotique (on revoit aisément le jeune Marlon Brando vêtu de son marcel et sa troublante partenaire Vivian Leigh). Donc, depuis, on nous fait le coup du puissant aphrodisiaque à chaque campagne : femme brune, maquillée, avec des lèvres pulpeuses, un vêtement suggestif, noir, lui aussi, et surtout, un nom de café qui signifie non pas "boisson caféïnée" (comme certains naïfs pourraient le croire) mais plutôt "femme en chaleur". Essayez... Susurrez donc "Amaïta"... Vous y êtes ? Incroyable non ?
Mais, on peut, toujours avec le café, être plus vulgaire, ou plus direct, c'est selon... Démonstration :
C'est limpide. Boire un café en dosette Lavazza, c'est comme aller voir une pute... Sauf que, bon, histoire de mettre un vernis de culture sur tout ça, on nous montre une catin tout droit sortie du XVIIIème... Et là, évidemment, c'est tout de suite plus classe.
Voilà, voilà... Sinon, petite anecdote qui m'a fait bien sourire. En haut, vous verrez une affiche que j'ai découverte mercredi matin dernier à 7h20 en allant au boulot. A 12h15, quand je suis repassé devant, il y avait une petite différence... A mon avis, des stagiaires et des imprimeurs ont dû se prendre des lignes à copier et des conjugaisons à apprendre... Bien fait !