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21 mars 2008

De l'art de laver les cerveaux

Simple et magnifique reflet de la société de consommation, la publicité ne peut absolument pas se permettre d'être autre chose que ce qu'elle est, à savoir une prostituée. Elle vend à des individus du rêve en toc, de l'ersatz d'amour, qui fait croire, un bref instant, au bonheur. Elle est là pour nous refourger des objets qui seront bientôt cassés et/ou obsolètes, afin de les remplacer par d'autres objets de la même trempe.

C'est la raison pour laquelle la publicité est souvent très belle ("Regarde la belle photo que je t'offre, Ô mon spectateur... Tu as vu comme il est joli l'objet que je te présente ?") et/ou joue sur l'humour ("Tu as vu, Ô mon public, comme je suis drôle et spirituelle ? Tu as vu comme je te fais rire ? Tu as noté comme nous sommes complices tous les deux ?").

Mais pour réussir ce petit tour de passe-passe, il faut absolument qu'elle veille à ce que tout ce qui nous distingue des animaux, à savoir l'humanisme, la réflexion, la raison, bref toutes ces notions qui pourraient nous éloigner du libéralisme, soient annihilées.

C'est la raison pour laquelle, dès qu'ils le peuvent, les créatifs s'emparent de tout ce qui pourrait s'éloigner de leurs idéaux, pour mieux le souiller et l'abîmer, afin de le détourner de son sens premier. On se moque de la beat generation en la caricaturant et en la réduisant à un amas de babas-cools imbéciles et dépassés, puant des pieds et élevant des chèvres. On recycle les affiches et les slogans de mai 68 pour les transformer en de vulgaires campagnes d'affichage pour hypermarchés...

C'est ainsi que, depuis plusieurs années, la publicité se régale à reprendre les grandes figures marquantes de notre société, pour les réduire à de simples produits. La preuve en image...

PHOT0060

Ici, c'est le défunt humoriste Coluche qui en fait les frais. Lui qui avait crée les Restos du Coeur pour combattre la précarité de la société, le voici, vingt ans plus tard, le fer de lance d'une agence d'intérim, qui est le symbole même du libéralisme sauvage qui encourage la flexibilité. Et oui, le temps a passé... Et entretemps, les chantres du libéralisme nous ont vite fait oublier que l'intérim était illégal, en France, dans les années 60. Et entretemps, les chantres du libéralisme nous ont fait admettre l'exclusion comme un mal nécessaire à notre petit confort.

Je me demande pourquoi ils n'ont pas pris une photo d'Adolf Hitler ? Après tout, le célèbre dictateur a fait plusieurs métiers lui aussi...

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