Cashback de Sean Ellis
En 2004, le britannique Sean Ellis sortait un magnifique court métrage intitulé "Cashback". C'était l'histoire d'un jeune homme capable d'arrêter le temps afin de s'adonner à l'un de ses hobbies, à savoir le dessin académique. Fou de la beauté féminine, il prenait ses modèles dans le supermarché dans lequel il travaillait.
Deux ans plus tard, Sean Ellis en a fait un long métrage tout aussi envoûtant. Expérience inédite, il a inclus son court métrage au sein du film. Il l'a encadré d'un début et, bien entendu, d'une suite et d'une fin. On retrouve donc notre héros capable d'arrêter le temps face à une rupture sentimentale qui le fait souffrir. Cette rupture a d'ailleurs une conséquence : il ne dort plus, ce qu'il fait qu'il dispose d'un tiers de plus de vie à meubler. Le film raconte donc son deuil, sa passion et la rencontre d'un nouvel amour.
Magnifiquement filmé, plein d'humour, regorgeant d'inventions visuelles et bénéficiant d'une photographie impeccable (le cinéaste, faut-il le préciser, est, à la base, un photographe de mode) le film est un véritable régal pour les yeux. On est loin du cinéma de consommation hollywoodien. Ici, on suggère plutôt qu'on ne montre. On effleure, on frôle. Les corps féminins sont magnifiques. Et l'oeil du héros, comme celui du cinéaste, les aime et les respecte.
La bande originale est vraiment réussie. On y trouve des morceaux touchants, de ces morceaux qui mettent un petit blues, tout en nous faisant sourire ("Inside" de Bang Gang en est l'exemple type). Mention spéciale pour le pianiste Guy Farley avec ses compositions où on reconnaît aisément les influences de Thomas Newman (le compositeur de la BO d'American Beauty) et d'Erik Satie (l'auteur génial des Gnociennes et des Gymnopédies).
Délicieuse petite Quatrième dimension, ce film est probablement mon coup de coeur cinéma de cette année.