Un zeste de fascisme et une piqûre de rappel.
Je me l'étais promis, je m'étais motivé, j'avais même prévu une cravate, parce qu'avec une cravate, on passe partout. Et puis, je n'ai pas eu le courage.
Notre merveilleux candidat d'extrême droite passait hier soir à Nice. Je m'étais dit qu'il fallait aller voir. Je me suis dégonflé. A 18 heures, je suis passé devant la salle où il était programmé. Des cars de police étaient là. Le quartier était quadrillé. Des militants aussi. Jeunes en bombers, docks coqués, cou tatoués et crânes rasés parlaient entre eux. On sentait leur jubilation. Des costumes cravates aussi. Et puis des adultes, avec talkies-walkies. Ambiance lourde et pesante. Les télés se préparaient. La force m'a quitté.
J'ai préféré rejoindre la manif des antis. Je me sentais plus à mon aise.
On était 20000 en 2002. l'extrême droite était passée au second tour. Ici, c'est différent. La maladie n'est pas encore déclarée, alors, on est entre 200 et 300 personnes. Tant pis, on fait avec. La marche est joyeuse, les slogans classiques. L'accueil, sur le trajet, est plutôt bon. Je retiens l'image de cette femme noire qui ouvre sa fenêtre et qui s'enthousiasme sur notre passage. Elle rit de bon coeur, et puis elle s'exclame qu'elle vient nous rejoindre. La fenêtre se claque et elle descend. Bien agréable.
Une petite rangée de CRS nous attend à une centaine de mètres de la salle. On le savait, on reste calmes. Petit seeting et prises de parole. Moi, je repense aux "effacés", la chanson de Lonah sur l'album "Pièces" (www.jamendo.com). "Refusons l'oubli" dit le refrain.
19h30. Le soleil s'étire à l'horizon. Sentiment de devoir accompli. On repart dans le calme. Et on file affuter nos bulletins pour dimanche...