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28 mars 2007

De l'art de recycler les idéologies

Dans le magnifique livre de Kressmann Taylor, Inconnu à cette adresse, Martin, pour justifier son adhésion au régime hitlérien et pour expliquer la bêtise des humanistes déclare ceci à Max, un ami juif : "Est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais ? Il taille dans le vif, sans états d'âme. Oui nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal ; notre re-naissance l'est aussi. (...) Comment un rêveur comme toi pourrait-il comprendre la beauté d'une épée dégainée ?"

Lorsqu'un régime est brutal, quel que soit son degré de brutalité, il tente systématiquement de réduire au silence toutes les voix qui peuvent s'élever contre lui. S'il s'agit d'une dictature, les opposants sont éliminés, emprisonnés, persécutés. Dans nos démocraties occidentales, en revanche, c'est plus délicat. Alors, les princes qui nous gouvernent, et leurs acolytes, ont créé l'humiliation. A grand coup de mots, on fait comprendre à notre opposant, qu'il n'est qu'un ridicule utopiste.

Les mouvements hippies des années 70 ont été très importants. Qu'on y adhère ou pas, on ne peut nier qu'ils ont apporté une véritable révolution dans notre manière d'appréhender les choses. Ces mouvements ont déclenché de véritables réflexions politiques qui ont débouchées sur de vraies changements (libération de la femme, révolution sexuelle, antiracisme, nouvelle manière de voir l'éducation...). De plus, ce mouvement a aussi entraîné dans son sillage tout un courant artistique et culturel. Enfin, ce mouvement a été déterminant dans le désengagement états-uniens au Viet Nam.

Les beatniks avaient, en effet, une autre manière de voir la vie. On peut critiquer l'usage des psychotropes, des drogues et de l'alcool dans ces mouvements. N'empêche qu'ils avaient une autre manière de voir le monde. Un monde fait d'échange, de tolérance et de paix.

Les tenants de la société de consommation n'ont pas apprécié. La vengeance étant un plat qui se mange plutôt froid, ils ont attendu. Attendu que le temps s'écoule, que les modes passent, que les mémoires s'anesthésient et s'engourdissent. Ensuite, ils ont envoyé les requins de la publicité pour mettre en pièce ces idéologies dangereuses...

PHOT0051

Aujourd'hui, le doux rêveur est devenu un être cynique et réaliste. La société de consommation est ce qu'on fait de meilleur comme système. Il faut donc s'adapter ou mourir. Le "Peace and Love" est dépassé. On est maintenant au "Price and Love". L'amour est synonyme d'argent, et l'idéologie beatnik est réduite à une coccinelle Volswagen aux couleurs idiotes et criardes. Sous couvert d'humour, on humilie joyeusement une génération d'individus. Quant à la démocratie, c'est une philosophie de bazar (Citysport n'est-il pas un "democratic shop" ?).

Soyons assurés les amis qu'en cas de dictature, les créatifs publicitaires ne seront jamais inquiétés par le pouvoir...

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Commentaires
P
Ouais bon... <br /> N'empêche que Hitler, on parle encore de lui 60 ans plus tard, et pour encore 60 ans au minimum... N'empêche que de Sarkozy ou Ségolène on se demande pas lequel fera vraiment bouger les choses. Après, bien ou mal c'est une autre histoire. Mais la réalité est là : les individus seront toujours différents. Et il y en aura toujours pour adhérer au système de la loi du plus fort. Et c'est dommage à dire, mais un terroriste contre 500 pacifistes, ca fait 500 morts. <br /> Bah ouais faut bien rêver mais faut bien se rendre à l'évidence aussi. Ce qui ne veut pas dire accepter, hein...
A
N'oublions pas quand même les merveilleux progrès de la finance, la magnificence du CAC40, et les super profits de nos chers dirigeants !<br /> Pour une fois que l'on peut célébrer quelque chose de positif !<br /> Ne boudons pas les plaisirs des riches !<br /> Et que les nostalgiques des mouvements hippies offrent des chemises à fleur aux SDF des villes : enfin un peu de verdure dans ce monde de béton.<br /> On peut encore espérer...
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