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26 février 2007

De l'art d'écrire un bon dialogue

(Nous sommes au fin fond de l'espace, à des milliards d'années lumière de la terre, dans un vaisseau super rapide qui allie la vigueur de ses formes à l'aérodynamisme de sa structure. Nous nous trouvons dans la salle de pilotage)

- Capitaine, un vaisseau Zorglon nous attaque !

- Le Chien ! Il rompt la trêve de Béca 8. Déclenchez les retropropulseurs Métabauer. Alerte de niveau 5.

(Une sonnerie retentit. En même temps, l'ensemble de la salle se trouve plongée dans le rouge, parce que c'est sérieux. On entend une voix métallique qui déclare que ceci n'est pas un exercice, et qu'on est en alerte de niveau 5)

- Capitaine, il nous tire dessus !

- Installez les filets rétro-magnétiques.

- Impossible ! Nous sommes dans l'oeil de Cassiopée ! L'ouragan d'attraction des ions négatifs interagit sur nos atomes de bélonium ! Impact dans 5 secondes. 5... 4... 3... 2... unité... Impact !

(Trois ordinateurs expulsent des étincelles, deux membres de l'équipage sautent selon une diagonale d'environ 20° pour atterrir sur le sol, et la caméra s'agitent dans tous les sens pour montrer le tangage)

- Monsieur Zoing au rapport !

- Capitaine. Le pont est amoché. Les réacteurs à béta protons sont touchés à 70 %. Les secteurs D 12 à G 45 sont en flammes. Seul le calonium à particules fonctionne encore. Le bouclier inter-calorique est instable, le stabilisateur de fusion est opérationnel à 20 %, et le voyage en IMB est, pour le moment, impossible...

- Bon, il vous faut combien de temps pour réparer ?

- Au moins dix minutes, capitaine...

*****

J'ai toujours été fasciné par le métier de dialoguiste de SF. Il faut, tout comme les sectes ou l'astrologie, utiliser un langage pseudo-scientifique pour faire croire au sérieux de nos dires. Peu importe le contenu du message, pourvu que l'emballage soit convaincant.

Partant de ce postulat tout simple, Dean Parisot (qui n'a probablement rien à voir avec la fameuse dirigeante du syndicats des patrons en France) a réalisé Galaxy Quest...

galaxie_queste

Il était une fois une poignée d'acteurs qui n'avait réussi que dans une série de SF à la Star Trek dans les années 80. Depuis, ces acteurs font la tournée des conventions, sorte de foires aux fans, où ils signent des autographes après avoir exécuté un show ringard et kitch.

Seulement, un jour, de véritables extra-terrestres les contactent. Ces derniers, persuadés d'avoir affaire à un véritable équipage (ils ont cru que les feuilletons étaient des documents historiques !), font appel à eux pour combattre un véritable vilain, sanguinaire et tout et tout.

Soyons clairs, "Galaxy Quest" est excellent de bout en bout. Jouant la carte de la parodie, le film pille à fond tous les standards de Star Trek : cela va de l'apparence même des acteurs (le capitaine ressemble bien au capitaine Kirk), aux décors (la salle de pilotage est un sommet, avec ses instruments inutiles), en passant par la musique.

Une palme spéciale à Sigourney Weaver (qui a le rôle de la femme qui répète mot pour mot ce que dit l'ordinateur, le tout dans une tenue moulante qui met en valeur sa poitrine) et à Alan Rickman (qui joue le rôle du Spock de service, et qui déprime quand il repense qu'à ses débuts, il jouait du Shakespeare). Tout deux prennent un réel plaisir à jouer ce film et ça se sent. Hilarant d'un bout à l'autre, égratignant mais avec un immense respect, pastichant tout en respectant le matériel de base, "Galaxy Quest" est vraiment LE film indispensable des fans de SF. Comme ça, après, on peut affronter tranquillement la nouvelle version de Battlestar Galactica et l'apprécier à sa juste valeur (en revanche, on fera fondre discrètement les anciennes pellicules de la version des années 70, qui sont tout de même un zeste légères...).

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