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19 février 2007

Carnets de campagne 1

Dans un soucis toujours plus grand d'information objective sans parti pris aucun... non, je déconne ! Je recommence... Dans un soucis de te satisfaire, Ô lecteur magnifique de ce blogue rampant, j'ai donc décidé d'assister à des meetings politiques, puisqu'ils sont de saison.

Bien sûr, je compte me rendre dans le plus de meeting possibles. La seule condition est que le candidat, ou la candidate, à l'élection présidentielle soit là.

Hier, donc, je me suis rendu au tout premier rassemblement de ma vie : celui d'Arlette Laguiller, dirigeante de la Lutte Ouvrière. Plongée dans l'extrême gauche, donc...

Les frimas d'un léger hiver se font sentir. Armé de mon bonnet, de mes mitaines et de mon cuir, je me dirige d'un pas certain vers le lieu de rendez-vous. J'aperçois, de loin, les drapeaux rouges sang, rouge révolution, rouge passion. Et déjà, on me repère... Une jeune femme de Radio Nostalgie me tend son micro. Ce n'est pas souvent que je me retrouve à intervenir. Mon heure de gloire a sonné. Je vais enfin pouvoir donner ma pensée géniale, et ma vue du monde extraordinaire... Bon, elle me bride en me posant des questions, la coquinette ! Casse la tienne ! (et la mienne, par la même occasion !) Je réponds gentiment, en lui faisant tout de même remarquer que l'une de ses questions est orientée. Elle ne se fâche pas. C'est bon signe. A peine détaché du micro, un vieux militant fond sur moi. Il me demande mon prénom.

- Estebàn, glissai-je d'un air détaché, et néanmoins jovial.

- Dépêche-toi, Estebàn ! Arlette a dit qu'elle ne commençait pas son intervention sans toi. elle a dit : "je ne commence pas sans Estebàn !".

Je souris. Je ne me croyais pas si connu... mais le militant est déjà parti vers d'autres, à qui il fait le même coup. Bon, tant pis. Un bref instant, j'y avais cru... Après tout, Arlette pouvait être une lectrice de ce blogue...

Arrivé dans la salle, ça a effectivement commencé. C'est une militante qui dresse un portrait de la Côte d'Azur. On applaudit. On s'échauffe. Et puis, enfin, Arlette se place à la tribune. 

Personnage modeste, elle entame son discours d'une voix posée et agréable. On retrouve tous ses thèmes de prédilection : le grand capital, le patronat, la bourgeoisie, la lutte... ça se tient. Un point me gène pourtant : elle tape plus souvent sur la gauche que sur la droite. Dans son argumentaire, la gauche a trahi le peuple, puisqu'elle s'est alliée avec la bourgeoisie. A partir de là, la gauche est équivalente à la droite, voire même pire... Deux petits vieux derrière moi se régalent. Ce sont des convaincus, des purs, des durs de durs... ils commentent tout. J'ai alors la curieuse impression, à certains moments, de me retrouver avec un son THX dolby Surround 5.1

ARLETTE : Et Ségolène a trahi le peuple...

LES DEUX VIEUX : Oh, oui, alors...

ARLETTE : Elle n'est pas mieux que Sarkozy...

LES DEUX VIEUX : Entre la peste et le choléra, on ne choisit pas...

Impression d'assister en direct au Muppet's show. Petite madeleine de Proust.

A la fin, on peut poser des questions. J'en profite. Ma voix tremble un peu. C'est tout de même impressionnant. J'expose doucement mon point de vue. Je me permets de dire que je trouve dangereux de dire que la droite et la gauche sont identiques, que c'est faire un amalgame un peu simpliste, et que non, tout de même, on a eu des acquis sous la gauche. Il me semble qu'on se trompe d'ennemi, et que l'ennemi, c'est la droite... Des potes m'applaudissent (merci les amis). Quelques autres aussi. ça me rassure.

Arlette ne me répondra pas vraiment. Ce n'est pas grave. A la sortie, le militant qui avait fait son gag à répétition, comme quoi Arlette m'attendait, me réarponne. Il veut élargir ce que je dis. Il arrive à avoir mes coordonnées. Pourquoi pas en rediscuter , pourquoi pas en effet... Mais, en même temps, un léger malaise me gagne : il dodeline du chef à tout ce que je dis, il semble être de mon côté. Et je repense aux sectes, qui agissent de même... Une déformation professionnelle sans doute. On me demande aussi d'acheter le journal, des bouquins et puis de donner de l'argent pour la campagne d'Arlette.

Je n'ai rien sur moi. J'ai quand même droit à un autocollant. Sympa. On y voit Arlette en couleur, avec un vague sourire genre Joconde pincée. Et puis un slogan en Noir et blanc "Qui d'autre peut se dire  sincèrement dans le camp des travailleurs ". Un brin austère tout de même, l'autocollant... Difficile à mettre sur un sac pour l'égayer.

Tant pis, c'est le geste qui compte.

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Commentaires
E
j'attends avec impatience mes prochains meeting. J'ai surtout hâte d'aller dans les réunions où je n'adhère pas du tout aux idées. Et je prendria des notes... Et même des photots si je peux !
A
Comme tu es bon et généreux de nous faire voyager ainsi aux pays d'Arlette.<br /> <br /> Arlette<br /> c'est pas de la piquette<br /> la droite c'est de la branlette<br /> Arlette<br /> c'est pas une courgette<br /> elle fume pas la moquette<br /> elle te veut dans son épuisette<br /> prends la poudre d'escampette
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