De l'art de devenir un super-héros.
Les amis, réjouissons-nous ! Vous vous étiez aperçus que vous aviez pris un peu de ventre ? Vous vous sentiez un peu molasse en ce moment ? Vous aviez un kilo ou deux en trop ? Et bien voilà, pour les hommes, les vrais, ceux qui sentent la sueur et le tahiti douche fraicheur monoï, voici donc la compétition Ironman, pour les vrais mecs. Attention, ça ne rigole plus du tout, hein : alors le programme, le voici.
On commence par se jeter dans la mer pour se taper, au milieu de centaines de surexcités (faut voir comment !) 3,8 kilomètres à la nage ("oulà, elle est froooiiiiiide !"). Ensuite, on se tape 180 bons kilomètres en vélo ("ouuuuaaaiiiss"). Enfin, on finit par un petit marathon ("allez, patron, mettez-moi 42,195 kilomètres dans la gueule").
Avant, la société se répartissait ainsi : ce qui était permis, et ce qui était interdit. C'était assez simple de se situer. On pouvait critiquer ce système (et il était critiquable), n'empêche qu'il était facile à comprendre.
En abattant ce système, et en instaurant une ultra société de consommation, on lui a subtitué deux autres valeurs, qui sont Possible - Impossible.
Les interdits étaient extérieurs à nous. Les impossibles ne peuvent être qu'à l'intérieur de nous. La course Ironman en est une parfaite illustration. Ce triathlon relève de l'impossible... Et pourtant des hommes vont le faire, pour se prouver je ne sais quoi (on se demande où peut être le plaisir dans tout ça...).
A force de pousser les individus à aller de plus en plus loin, et à toujours vouloir reculer les barrières de l'impossible, on exclura toujours de plus en plus d'individus, et on créera une société toujours plus névrosée...
A quand une compétition qui fera l'éloge de la lenteur ?