Mon palmarès à moi

S'il y a un film à retenir à Cannes, ce serait bien celui-là : Mala Noche, de Gus Van Sant. Bon, bien sûr, ce ne serait pas très flatteur pour les autres films, parce que celui-ci est de 1985... Mais il va être pour la première fois diffusé en France à la rentrée. Aperçu par hasard lors de la Quinzaine des Réalisateurs, ce film est un film qui marque. Une persistance rétinienne cinématographique.

L'histoire est celle de Walt, un jeune homme qui travaille dans une épicerie, et qui tombe amoureux de Johnny, un méxicain qui ne parle pas un mot d'anglais. Mala Noche est le premier film de Gus Van Sant, et on sent déjà toute la maîtrise du cinéaste.

Nous sommes dans la mouvance du cinéma underground étatsuniens. La B.O est impeccable, la photo est impressionnante et la façon de filmer est superbe. Il faut voir comment Gus Van Sant filme les corps qui font l'amour. On est dans la retenue, dans la pudeur. On ne voit pas, on suggère, on effleure, le tout dans un noir et blanc de toute beauté.

Cinq ans avant, dans un autre genre, Jim Jarmusch tournait le génial "Permanent Vacation", son premier film, dans lequel on retrouve cet esprit de débrouillardise et de génie créateur.

Il est bon de voir les premières oeuvres de cinéastes confirmés. Surtout quand ces premières oeuvres sont aussi réussies que ces deux-là...

(Gus Van Sant, à sa conférence de presse)